Moscou affirme qu'il n'y aura pas d'homophobie aux JO de Sotchi

© Flickr / Guillaume PaumierNG
NG - Sputnik Afrique
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Cette dépêche pourrait contenir des informations déconseillées aux moins de 18 ans, selon la législation russe.

Cette dépêche pourrait contenir des informations déconseillées aux moins de 18 ans, selon la législation russe.

L'exacerbation des sentiments homophobes alimentée par les efforts des députés pourrait coûter cher au Trésor russe, écrit le 30 juillet le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La communauté gay occidentale appelle les chaînes de télévision à ne pas diffuser la cérémonie d'inauguration de l'Olympiade. Le directeur des programmes sportifs de la compagnie américaine NBC s'est contenté de promettre de ne pas taire la question gay lors des retransmissions des JO. En effet, il sera difficile d'éviter d'en parler car des minorités sexuelles ont décidé d'organiser une "gay-pride" pendant les Jeux.

Moscou a investi énormément d'argent dans la préparation des JO de Sotchi dans l'espoir que cela améliorera l'image du pays. Les autorités affirment également que les dépenses seront couvertes par les revenus générés par la couverture des chaînes étrangères et les visiteurs.

Il semble que ces calculs soient éphémères. Les Etats-Unis et l'Europe appellent de plus en plus à profiter des Jeux olympiques pour dénoncer les sentiments homophobes alimentés en Russie par certains députés fédéraux et régionaux.

La Human Rights Campaign (HRC, la Campagne pour les Droits de l'Homme) a fait appel à la chaîne NBC pour expliquer aux millions de spectateurs américains qui regarderont les Jeux la loi "inhumaine et injuste" adoptée en Russie interdisant la propagande gay. La HRC a également demandé à NBC de renoncer à la diffusion de la cérémonie d'inauguration des Jeux.

Le directeur des programmes sportifs de NBC Mark Lazarus a dû se justifier: "Si les nouvelles lois devaient se répercuter sur les JO d'hiver, nous l'apprendrions et le relaierions très probablement". Lazarus a déclaré que le Comité international olympique (CIO) avait posé cette question au gouvernement russe, qui a affirmé que les athlètes, les supporters et les journalistes ne rencontreraient aucun problème.

En effet, les autorités russes ont assuré au CIO que la loi interdisant la propagande de l'homosexualité n'affecterait pas les athlètes ni les spectateurs. "En tant qu'organisation sportive, nous continuerons à travailler pour faire en sorte que les Jeux se déroulent sans discrimination envers les athlètes, les représentants officiels, les spectateurs et la presse. Le gouvernement russe a affirmé que la loi ne concernerait pas les participants ni les spectateurs des JO", annonce le communiqué du CIO.

Cependant, les affirmations de Moscou n'ont aucunement apaisé l'ardeur des défenseurs des principes moraux. Le député de Saint-Pétersbourg Vitali Milonov a déclaré que les sanctions relatives à la violation de la loi anti-gay devaient également être en vigueur pendant les JO de Sotchi et s'étendre aux visiteurs et participants des JO d'hiver de 2014. "Je pense que tout athlète et supporter voulant soutenir son équipe vient aux JO pour voir du sport, et non pas pour enfreindre les lois du pays d'accueil", a déclaré le député.

L'argument de Milonov est plutôt logique. Pour quelle raison une loi fédérale ne devrait pas être appliquée durant une certaine période dans l'une des villes? On constate que même avant de commencer, ces JO risquent de devenir les plus scandaleux de l'histoire du mouvement olympique. Nikolaï Alexeev, activiste de la communauté LGBT, a jeté de l'huile sur le feu en disant qu'une "gay-pride" serait organisée à Sotchi le jour de l'inauguration des Jeux olympiques.

Toutefois, les critiques de Moscou n'ont pas encore trouvé d'approche commune sur ce problème de nature émotionnelle. Le canadien Toronto Star compare la législation russe au régime hitlérien, lorsque les homosexuels étaient envoyés dans les camps de concentration. Le quotidien affirme qu'environ 10% de la population de la planète fait partie de cette catégorie d'individus. Selon lui, la Russie estime que l'information des enfants sur les questions d'orientation sexuelle est un acte criminel. Finalement, ceux qui pensent qu'ils ne sont pas comme les autres sont victimes d'intimidations. Conclusion : il faut boycotter les JO de 2014.

Cependant, peu de membres de la communauté homosexuelle partagent une telle approche. D'après le site gay.ru, le patineur américain Johnny Weir, qui a déjà participé à deux Olympiades et soutient la LGBT de tout son cœur, supplie de ne pas boycotter les Jeux. Selon lui, un boycott ne servirait à rien. Le patineur estime qu'un éventuel boycott ferait du tort aux athlètes qui ont consacré leur vie à la préparation aux JO, et un boycott anéantirait tous leurs espoirs.

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