« Au niveau des différents départements et ministères la stratégie russe est actuellement définie, et le moment est venu de formuler la stratégie au niveau national. Le document signé par M. Poutine est une première tentative dans ce sens. Il s’agit de formuler les règles du jeu en matière de coopération avec les autres Etats dans la sphère de la lutte contre la cybercriminalité, de déterminer la conception des principales menaces, qui sera acceptée par tous, de préciser ce qui est du domaine juridique, et ce qui ne l’est pas »,précise Andreï Massalovitch, président du consortium Inforusse.
Le document cerne quatre principales menaces pour le cyberespace de la Russie. La première est l’utilisation des technologies de télécommunications comme une arme informationnelle à des fins politiques et militaires. La deuxième consiste dans l’usage terroriste de ces technologies. La troisième menace émane de la cybercriminalité. Y compris l’accès illégal aux informations contenues dans les ordinateurs, la conception et la prolifération des programmes informatiques nuisibles. La quatrième menace indiquée dans le document réside dans l’utilisation des technologies Internet « aux fins d’ingérence dans les affaires intérieures des Etats », pour « troubler l’ordre public » et « propager des idées incitant à la violence ».Moscou entend lever ces défis conjointement avec ses alliés, en premier lieu, les pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai, de l’Organisation du Traité sur la sécurité collective et le BRICS.
Il convient d’ajouter que, selon les experts, l’approche russe de la sécurité internationale dans le cyberespace diffère substantiellement de la conception américaine. Les Etats-Unis s’efforcent d’affirmer leur suprématie et leur domination globale dans le cyberespace. Qui plus est, les documents américains stipulent que Washington se réserve le droit de riposter à une cyber-attaque par des forces armées conventionnelles. Quant à la Russie, elle ne cherche pas à dominer le cyberespace. Moscou insiste sur l’adoption de règles communes de conduite dans ce domaine permettant d’éviter la cybercriminalité et les guerres cybernétiques. T
