Les USA préparent un nouveau scénario yougoslave en Syrie

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L'opposition syrienne a appelé les pays occidentaux et islamiques à intervenir dans la guerre civile qui l’oppose au pouvoir en place, écrit lundi 26 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

L'opposition syrienne a appelé les pays occidentaux et islamiques à intervenir dans la guerre civile qui l’oppose au pouvoir en place, écrit lundi 26 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les alliés reposent aujourd’hui entièrement sur la décision de Washington. L'administration Obama n'a pas encore pris de décision définitive mais elle se prépare manifestement à la réaction de force promise si Bachar al-Assad franchissait la "ligne rouge" qu’évoquait le président américain l’été dernier. Le scénario du bombardement de la Yougoslavie en 1999 pourrait inspirer cette intervention.

Ahmad Jabra, président de la Coalition nationale syrienne (CNS), s'est entretenu par téléphone avec les dirigeants des USA, de la France du Royaume-Uni, du Qatar, de la Jordanie et de la Turquie. Il a également rencontré le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu.

"Nous demandons au président américain Barack Obama et aux dirigeants d'autres pays occidentaux et du monde arabe de prendre leurs responsabilités et de s'ingérer dans le conflit afin de stopper le massacre en Syrie", a-t-il expliqué.

Jarba pense que l'intervention doit être soutenue par l'Onu et dirigée par les USA,

le Royaume-Uni et la France - la réaction de ces trois pays face aux bombardements du 21 août était effectivement la plus ferme. Pour sa part Obama a eu une conversation téléphonique de 40 minutes avec le premier ministre britannique David Cameron. Selon le Guardian, ce coup de fil a rapproché l'Occident d'une intervention militaire en Syrie. Les deux dirigeants ont conclu que l'attaque chimique qui aurait causé 1.400 morts selon l'opposition, signifiait le passage du conflit vers une nouvelle phase et méritait une "sérieuse réaction". Obama et Cameron sont pratiquement persuadés qu'al-Assad en est responsable.

D'après le New York Times, les conseillers d'Obama pour la sécurité nationale examinent l'opération de l'Otan au Kosovo à titre de scénario pour la guerre en Syrie au cas où le mandat du Conseil de sécurité des Nations unies n'était pas obtenu - ce qui est fort probable compte tenu de la position de la Russie. Selon l'ex-ambassadeur américain auprès de l'Otan Ivo Daalder, on pourrait se référer à la probabilité qu'une attaque chimique se reproduise ou que le Protocole de Genève de 1925 - interdisant l'utilisation de gaz toxiques - soit enfreint. L'ex-conseiller d'Obama pour le Moyen-Orient Dennis Ross juge "qu’avec un peu de volonté on pouvait trouver plus qu'assez de justifications juridiques pour intervenir, sans avoir besoin de l'Onu".

Les points de vue concernant l'aptitude de Washington à s'ingérer dans le conflit syrien divergent. Amin Hteit, général libanais à la retraite, pense que les Etats-Unis ne peuvent pas intervenir en Syrie car cela pourrait provoquer un conflit armé direct avec l'Iran. En effet, le chef adjoint d'état-major des forces armées iraniennes Massoud Jazaeri a souligné que l'intervention en Syrie serait une "ligne rouge" pour Téhéran. Par ailleurs, Alexeï Pouchkov, président de la commission des Affaires étrangères à la Douma (chambre basse du parlement russe) a écrit hier sur Twitter qu’"Obama court éperdument vers la guerre en Syrie, comme Bush vers la guerre en Irak. Et de la même manière qu'en Irak, cette guerre ne sera pas légitime. La seule chose qu’Obama va gagner, c’est de devenir un clone de Bush".

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