Syrie : des sites historiques inestimables menacés de disparition

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Des monuments du patrimoine mondial en Syrie risquent de disparaître de la surface de la terre à cause de la guerre civile. Six monuments ont déjà été inclus par l'UNESCO dans la liste des sites menacés de destruction. Parmi ces sites - la vieille ville de Damas et Alep. Il s’agit de sites très anciens, dont les premières mentions remontent au 3e millénaire av. J.-C.

Damas et Alep sont surnommées les joyaux culturels de l’Orient pour leurs palais anciens et leurs mosquées. La vielle ville de Bosra, presque entièrement construite en basalte noir, est également menacée de disparition. Palmyre, l’une des villes les plus riches de l’Antiquité qui était un point de transit pour les caravanes qui traversaient le désert syrien est également menacée de destruction. Par ailleurs, les grands châteaux de Krak des Chevaliers et de Qal`at Salah El-Din construits par les Croisés au Moyen Age font également partie de cette liste. La liste de l'UNESCO comprend quarante sites syriens anciens des 1-4èmes siècles.

Diaporama : Le champ de bataille syrien

La directrice générale de l’UNESCO Irina Bokova a récemment appelé à protéger les sites du patrimoine mondial en Syrie. « Toutes les parties prenantes doivent prendre les mesures nécessaires pour prévenir d'autres dommages contre l'un des patrimoines les plus précieux du monde islamique », a-t-elle indiqué.

Le membre du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO Karim Hendili explique dans un entretien exclusif à La Voix de la Russie de l’état actuel des monuments syriens de la liste de l'UNESCO.

« Pour l’instant c’est Alep qui a subi le plus de destructions à cause des combats très intenses. La position géographique favorable de cette ville l’a transformée en un grand centre économique et stratégique de la Syrie. Et pendant la guerre civile c’est ici qu’ont eu lieu les combats les plus acharnés. La citadelle d’Alep, construite au 10e siècle a été touchée. Le marché le plus ancien du Moyen-Orient, Souq al –Madina a été très abîmé par le feu. Le minaret de la mosquée des Omeyyades, l’une des plus grandes et des plus anciennes du monde a été détruit. D’après ces exemples on peut juger de l’état des autres sites historiques de Syrie. Les images que nous recevons de la zone des combats montrent que ces sites sont dans une situation catastrophique.

Lorsque la guerre sera terminée en Syrie, il va falloir effectuer un travail colossal pour la reconstruction de ces sites. Et les bombardements ne sont pas toujours responsables des dégâts causés. Les pillards sont de plus en plus actifs dans le pays. Profitant de cette situation, ils mènent des fouilles illégales. Ils s’attaquent surtout aux anciennes colonies dans le Nord de la Syrie. Ils n'ont pas de difficultés à vendre leur butin à l'étranger : pour des raisons évidentes le contrôle aux frontières en Syrie est actuellement affaibli.»

La situation aurait pu être pire si les experts de l'UNESCO n’avaient pas tiré la sonnette d’alarme à temps, souligne Karim Hendili.

« L'UNESCO a tiré la sonnette d'alarme en ce qui concerne le patrimoine mondial en Syrie dès 2011, lorsque le conflit a éclaté dans ce pays. Nous mettons en œuvre des efforts pour faire changer la situation. En février de cette année, une importante réunion internationale organisée par l'UNESCO a été dédiée au commerce illégal de biens culturels et d’objets d'art par des pilleurs locaux dans les pays voisins. Des policiers, des hauts fonctionnaires des douanes de plusieurs pays de la région ont pris part à cette conférence et ils ont accepté d’intensifier l'échange d'informations dans ce domaine. À la demande de l'UNESCO à cette activité se sont ajoutés les organisations comme Interpol, l'Organisation mondiale des douanes, mais aussi des représentants influents du marché mondial de l’art.

Ce travail finit par porter ses fruits : nous parvenons parfois à intercepter des objets volés en Syrie un peu partout dans le monde. Le 29 août les experts de l'UNESCO ont rencontré la direction du ministère syrien des Antiquités et des Musées. Cette réunion nous a permis de déterminer avec précision le type d'assistance qu’il est possible d’apporter aux archéologues syriens. Cela nous permettra d'améliorer la protection du patrimoine culturel dans ce pays.»

Comme l'a souligné Karim Hendili, la liste des sites historiques et culturels les plus importants de Syrie ne se limite pas aux six monuments portés par l'UNESCO sur la liste du patrimoine mondial en péril.

« En Syrie, il y a plus de 10.000 sites historiques très précieux du point de vue de l'histoire et de la science. C’est notre mission de les conserver.» T

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