Défense : la Russie a besoin d’armes de haute précision (Poutine)

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Les tentatives pour perturber l'équilibre stratégique mondial ne faiblissent pas, a déclaré le président russe Vladimir Poutine.

Les puissances industrielles investissent de grosses sommes dans le développement des armes du futur. Pour cette raison le programme de défense russe tient compte des défis et menaces en puissance à la sécurité du pays.

Le président russe a noté que les tentatives pour bouleverser l'équilibre stratégique dans le monde sont liées, en tout premier lieu, aux projets de mise en place en Europe du système de défense antimissile (ABM) des Etats-Unis. Bien que le facteur de dissuasion nucléaire continue de jouer un rôle de poids, pour reprendre ses propos, les armements conventionnels, développés sur la base des technologies de génération nouvelle, revêtent une importance toujours plus grande.

Précédemment le président avait focalisé son attention sur la mise au point des armes russes de haute précision. Ces armes, a-t-il souligné, incorporent les moyens de reconnaissance, de gestion, de transport et de destruction, ce qui les rend extrêmement efficaces. La haute précision et la puissance de ces armes sont une alternative aux armes nucléaires, a fait remarquer le président russe. En 2014, la production d’armes russes de haute précision sera multipliée par 3,5.

La catégorie d'armes de haute précision modernes renferme un large éventail d'armements des classes et destinations différentes. Ce sont des munitions, des bombes, des missiles, des missiles de croisière et des drones capables de détruire de petites et grosses cibles situées à une grande distance. Le rédacteur en chef de la revue Natsionalnaïa oborona (Défense nationale) Igor Korottchenko souligne à ce propos qu'à l'heure actuelle les principaux groupes militaro-industriels russes développent toute une série de programmes dans le domaine des armes de haute précision :

« Au premier chef je voudrais mentionner le groupe Almaz-Antey qui développe un nouveau système de missiles sol-air de cinquième génération S-500 visant à détruire les cibles non seulement dans l'air, mais aussi dans le proche espace. Un autre volet des travaux en cours est le système de missiles de haute précision Club pour les navires de surface et les sous-marins. Le groupe Taktitcheskie rakety (Missiles tactiques) est le principal concepteur des armes de haute précision pour l'aviation. Ce sont des missiles de croisière de longue portée qui portent des charges nucléaires pour l'aviation stratégique, pour les avions Toupolev Tu-95MS et Tu-160. En plus le groupe développe des missiles nouveaux pour le chasseur russe de cinquième génération T-50. »

La Russie possède déjà des échantillons d'armes de haute précision et maîtrise leurs technologies de construction. Cependant leurs quantités sont insuffisantes par rapport à d'autres armées avancées, constate l'expert militaire du Centre des études politiques Vadim Koziouline. Le problème s'aggrave par le fait que ces 20 dernières années la production des composantes des armements hautement technologiques a sensiblement baissé. Dans certaines branches de l'industrie de défense les entreprises russes ont dû opter pour des composantes importées. L'expert souligne cependant que des ressources sans précédent sont actuellement allouées à la solution de ce problème et des problèmes similaires.

« Aujourd'hui plusieurs groupes d'Etat ont une activité centrée sur la production des composantes, notamment électroniques. »

Dans le même temps la Russie a procédé depuis peu aux développements des armes du futur avec des partenaires étrangers, plus particulièrement avec des bureaux d'études aéronautiques français. Cela parce que les systèmes de défense anti-aérienne de plus en plus sophistiqués exigent des moyens nouveaux de neutralisation, explique Philippe Migault de l'Institut des relations internationales et stratégiques. Pour que le vecteur ne soit pas intercepté et que les sites de lancement soient épargnés, ces armes doivent avoir une portée maximum. En plus, les missiles doivent être supersoniques, avoir une grande manœuvrabilité et une précision d'orfèvre dans la désignation de la zone de destruction. Cette génération de missiles supersoniques sera propulsée par des statoréacteurs. Ces vecteurs pourront frapper des cibles de petite dimension situées à de très grandes distances avec des charges classiques et non pas nucléaires très puissantes. Le pays possédant de telles armes bénéficiera d’avantages stratégiques et non pas tactiques. L'essentiel c'est que la Russie dispose du potentiel et des possibilités nécessaires à la construction de missiles de génération nouvelle, estime Philippe Migault :

« J'en suis convaincu, car la Russie a mené des travaux très sérieux dans le domaine des nouveaux statoréacteurs. Elle a très bien maîtrisé ce matériel. En France plusieurs entreprises de défense développent ce volet conjointement avec les Russes au sein d'un bureau d'études situé à Joukovski, aux environs de Moscou. »

Il faut, en plus, retenir qu'il s'agit d'un programme à long terme et que ces missiles ne seront pas mis en service avant les années 2030, estime Philippe Migault. Dans la perspective à court terme, la Russie restera attachée à la stratégie de dissuasion nucléaire. Voilà pourquoi en 2014 ses forces de défense aérospatiale recevront plus de 40 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux cependant que deux nouveaux sous-marins nucléaires lanceurs d'engins seront opérationnels dans l'océan mondial. T


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