Moscou compte explorer les richesses arctiques qui ne lui appartiennent pas encore

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Selon les experts, en dépit des revendications du Kremlin sur les ressources arctiques, la Russie ne pourra pas commencer à exploiter les hydrocarbures de la zone dans les prochaines années, avant tout en raison des immenses investissements nécessaires, de l'absence de technologies, et de la conjoncture économique mondiale défavorable, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

Alors que le litige international sur l'appartenance territoriale du plateau arctique n’est pas encore réglé à l'Onu, l'agence fédérale des ressources souterraines Rosnedra a lancé un appel d'offres pour évaluer les perspectives pétrogazières du plateau continental russe au-delà de la zone économique exclusive du pays, qui s'étend sur une bande de 200 milles marins le long de ses côtes.

Plus précisément, la Russie a lancé cette démarche au moment où elle prépare sa requête auprès de la Commission des limites du plateau continental de l'ONU pour élargir sa zone de souveraineté dans la région. Le montant maximal du contrat s'élèvera à 944 millions de roubles, soit près de 21 millions d'euros. Selon les experts, en dépit des revendications du Kremlin sur les ressources arctiques, la Russie ne pourra pas commencer à exploiter les hydrocarbures de la zone dans les prochaines années, avant tout en raison des immenses investissements nécessaires, de l'absence de technologies, et de la conjoncture économique mondiale défavorable, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

La Russie revendique depuis 2001 la partie du plateau arctique riche en hydrocarbures, comprenant les dorsales de Lomonossov et de Mendeleïev, mais sa demande a été rejetée pour manque d'informations. Si les scientifiques arrivaient à prouver que ces dorsales sont une prolongation naturelle du plateau continental de la Russie, le pays obtiendrait le droit prioritaire d'exploiter les ressources qui s’y trouvent, estimées à 5 milliards de tonnes d'hydrocarbures selon le ministère des Ressources naturelles. Mi-novembre 2013, la sous-commission de l'Onu a reconnu une enclave de 52 000 km² dans la partie médiane de la mer d'Okhotsk comme appartenant au plateau continental russe. En février 2014, les conclusions de la sous-commission seront examinées par la Commission de l'Onu.

Conformément au droit international, le Pôle nord et la région de l'océan Arctique adjacente n'appartiennent à aucun pays mais le Canada, le Danemark, la Norvège, la Russie et les Etats-Unis y possèdent chacun une zone économique exclusive qui s'étend sur une bande de 200 milles marins le long de leurs côtes. Après la ratification de la Convention de l'Onu pour le droit de la mer que les USA n'ont pas signée, les pays signataires avaient dix ans pour revendiquer une extension du plateau continental de leur pays. En décembre 2013, le Canada a déposé à l'Onu une demande pour étendre son territoire dans l'océan Arctique de 1,2 million km², incluant la dorsale de Lomonossov. Selon le ministère russe des Affaires étrangères, une demande similaire de la Russie pour l'Onu est pratiquement prête.

Les investissements nécessaires pour l'exploitation du plateau arctique russe sont estimés à 500 milliards de dollars d'ici 2050 par le ministère des Ressources naturelles. Selon les projets du gouvernement, d'ici 2030 plus d'un quart du pétrole produit en Russie proviendra du plateau, avant tout au-delà du centre Arctique. Selon les estimations des spécialistes, le plateau arctique russe abriterait plus de 20% des réserves mondiales de pétrole et de gaz non encore découvertes. Cependant on ne sait pas comment, techniquement et technologiquement, les extraire dans les conditions de l'économie russe en baisse de régime.

"La Russie connaît des lacunes technologiques considérables pour l'exploitation des hydrocarbures dans cette région. Malgré la fonte des glaces en Arctique d'année en année, des équipements et des matériaux métalliques et composites résistant aux changements de températures extrêmes sont nécessaires pour travailler dans cette région. D'autant que le coût des matières premières extraites en Arctique sera bien plus élevé par rapport aux exploitations continentales", résume Ivan Andrievski, premier vice-président de l'Union des ingénieurs russes.

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