Moscou et Washington volent à la rescousse de Genève-2

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L’Onu, les USA et la Russie se réunissent aujourd'hui à Genève et les vice-ministres des Affaires étrangères russe et américain ont un objectif : pousser les parties syriennes participant aux négociations à avancer dans le processus de paix, aujourd’hui au point mort, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

L’Onu, les USA et la Russie se réunissent aujourd'hui à Genève et les vice-ministres des Affaires étrangères russe et américain ont un objectif : pousser les parties syriennes participant aux négociations à avancer dans le processus de paix, aujourd’hui au point mort, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Moscou propose d'élargir la discussion au format "Onu-USA-Russie + parties syriennes". Washington, de son côté, a placé la responsabilité du désarmement chimique d'Assad entre les mains de la Russie.

La délégation gouvernementale syrienne a immédiatement fixé son ordre du jour : la lutte contre le terrorisme, qu’elle considère comme le premier problème de la Syrie. L'opposition, au contraire, estime que la question numéro 1 est la création d'un organisme de pouvoir de transition. A Genève, les représentants de la Coalition nationale syrienne des forces révolutionnaires et d'opposition ont réussi à s'assurer le soutien de l'émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi pour poser la question sous cet angle. Les deux parties se sont assises à la table des négociations et Brahimi a proposé un compromis : discuter la cessation de la violence mardi et la formation d'un gouvernement de transition mercredi. Les deux délégations ont refusé.

Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mikdad a qualifié mardi de "journée perdue, parce que les représentants de la coalition insistaient sur le fait qu'il n'y avait aucun terrorisme en Syrie". Depuis les premiers jours du conflit, Damas considère les membres de l’opposition comme des terroristes. Le porte-parole de la Coalition nationale syrienne Louay Safi a reconnu qu'aucun progrès n'avait été enregistré : "Il est évident que le régime croit encore à une solution militaire". En dépit de ce fiasco flagrant, les délégations n'ont pas quitté la Suisse.

Plus tard, la porte-parole du département d'Etat américain Jen Psaki a déclaré que personne ne s'attendait à une solution rapide. Washington est persuadé que les parties doivent évoquer tous les sujets du communiqué de Genève, notamment le terrorisme et le gouvernement. La Russie, pour sa part, a suggéré de faire passer les négociations à un format "Onu, USA, Russie et délégations syriennes". Moscou et Washington pourraient ainsi constamment motiver les Syriens vers un mouvement progressif.

L'accord sur la fourniture d’une aide à Homs et l'évacuation des civils est jusqu'ici le résultat le plus important et unique des négociations entre Damas et les rebelles. 1 151 personnes ont pu être évacuées mercredi matin de cette ville contrôlée par les rebelles depuis un an et demi, puis assiégée pendant un an par l'armée gouvernementale. L'Onu affirme que les 336 hommes et adolescents qui ont quitté la ville ont été interrogés par les autorités syriennes et que seulement 111 d'entre eux ont été relâchés.

"Les efforts diplomatiques sont un fiasco", reconnaît l'administration américaine. Washington n'a aucun moyen d'influer sur l'opposition, qu'il défendait auparavant. Les USA cherchent donc à faire porter le chapeau à la Russie, en contact avec le régime d'Assad, et déclarent que la responsabilité du désarmement chimique de la Syrie repose sur les épaules de Moscou.
Les attaques des rebelles ont prolongé l'évacuation des armes chimiques mais d'ici le 1er mars Damas promet tout de même de terminer ce qui devait être accompli le 31 décembre.

D'après le chef des renseignements américain James Clapper, les forces d'Assad ont pris le dessus mais elles sont incapables de remporter une victoire définitive sur les rebelles, bien armés, ou de maintenir le contrôle des territoires repris. Le président américain est "immensément déçu" par les événements en Syrie. Selon lui, la situation est "fragile" et bien que l'administration américaine ait renoncé au scénario militaire, elle continue d’étudier toutes les solutions possibles pour régler la crise.

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