Ukraine : la concurrence géopolitique plus forte que prévue

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Les combats entre manifestants et forces spéciales continuent à Kiev. Les tentatives de négociation aussi. La Rada, chambre basse du parlement ukrainien, a tenté de se réunir pour décider ou non du retour à la Constitution de 2004 et de la formation d'un nouveau gouvernement, écrit vendredi le quotidien Vedomosti.

Les combats entre manifestants et forces spéciales continuent à Kiev. Les tentatives de négociation aussi. La Rada, chambre basse du parlement ukrainien, a tenté de se réunir pour décider ou non du retour à la Constitution de 2004 et de la formation d'un nouveau gouvernement, écrit vendredi le quotidien Vedomosti.

Les ministres des Affaires étrangères allemand, français et polonais ont rencontré le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, qui a demandé au président russe Vladimir Poutine d'envoyer à Kiev un médiateur. Vladimir Poutine et Angela Merkel ont évoqué la situation ukrainienne lors d'une conversation téléphonique.

L'Occident, notamment l'Union européenne, s'implique de plus en plus activement dans le conflit ukrainien – en partie parce que les politiciens occidentaux ont commis de graves erreurs au moment où il était encore pacifique.

Les politiciens, aussi bien russes qu'européens, ont commis une erreur de calcul. L'UE a surestimé sa propre attractivité. La Russie a cru en la capacité de Ianoukovitch à régler le conflit par la force. La Russie a sous-estimé la colère des Ukrainiens contre le gouvernement, en considérant la protestation comme un "maléfice". Selon le politologue Ivan Krastev, l'UE ne s'attendait pas à ce que la Russie réagisse aussi mal à un accord d'association avec l'Ukraine et l'interprète comme un jeu stratégique à somme nulle. Par conséquent, l'Europe a rendu la situation plus concurrentielle sur le plan géopolitique qu'elle ne l'avait prévu.

Jusqu'à présent dans le processus d'intégration, l'UE avait affaire à des pays qui estimaient appartenir à la culture européenne et parvenaient à un consensus des élites, comme la Croatie, déclare le politologue Alexeï Makarkine. Mais ce n'est pas le cas de l'Ukraine. L'UE a longtemps réfléchi à l'aide financière pour l'Ukraine en raison de sa malhabileté et de la réticence des contribuables à dépenser de l'argent pour des objectifs ambigus.

Le retard de l'Europe l'a forcée à adopter une position claire pour le soutien de l'opposition, alors que le président Ianoukovitch ne considère pas les négociateurs européens comme des médiateurs réels. L'Europe ne le voit pas comme président après 2015. Les Ukrainiens sont également de moins en moins nombreux à le soutenir. Les partisans du président au Parti des régions commencent à l'abandonner ; ils ont encore un avenir politique – l'est du pays votera pour eux même sans Ianoukovitch.

Le scénario pacifique éventuel est le suivant : la formation par l'opposition et les "déserteurs" du Parti des régions d'un gouvernement légitime qui traiterait avec l'UE, la réforme constitutionnelle et une nouvelle élection présidentielle. Malheureusement, le scénario de force est également plausible avec la dualité du pouvoir et la poursuite de la guerre.

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