Ukraine : UE, ONU, USA apprennent à dialoguer avec le cabinet du Maïdan

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L’Union Européenne, l’ONU et les Etats-Unis apprennent à communiquer avec le nouveau cabinet ukrainien dont la composition a été approuvée par le « Maïdan » à Kiev le 26 février. En réalité, Bruxelles et Washington n’étaient pas obligés d’attendre l’approbation du Maïdan ou celle de la Verkhovna Rada. Le nom du Premier ministre était connu d’avance – c’est le leader de la fraction Batkivchtchina à la Rada, le leader de l’opposition Arseni Iatseniouk. Personne n’avait l’intention d’avoir affaire à quelqu’un d’autre. Les sponsors de la « révolution sur le Dniepr » comprennent bien que discuter des moyens de sauver l’Ukraine en faillite avec quelqu’un d’autre serait insensé, voire dangereux.

Arseni Iatseniouk, à la veille du vote à la Rada, a reconnu que tous ceux qui avaient accepté les sièges ministériels, étaient « des suicidés politiques bénévoles ». Ce qui est, somme toute, la vérité : il leur faudra prendre des mesures du sauvetage de l'économie qui déplairont aux Ukrainiens. D’ailleurs, le leader de Batkivchtchina Ioulia Timochenko et le leader du parti UDAR Vitali Klitchko ont renoncé par précaution à cette « euthanasie collective ».

On ne saurait dire, comment l'Europe pourra avoir affaire à un tel gouvernement « intermédiaire », dit le chercheur de l'Institut d’études internationales du MGIMO du ministère des Affaires étrangères de Russie Léonid Gousev. Probablement, jusqu'en mai (la présidentielle aura lieu le 25 mai), on n'a rien à attendre.

« Le ministre des affaires étrangères de Pologne Radoslaw Sikorski a déclaré que l'Ukraine devait organiser au plus tôt la présidentielle pour qu'il y ait un pouvoir légitime. Et seulement après, nous, c'est-à-dire l'Europe, signerons avec elle l'accord d’association ou sur la zone de libre échange. Avec les autorités actuelles peu claires, même l’Europe qui les saluait, ne tient pas beaucoup à signer de documents. On ne sait pas ce qui arrivera : aujourd'hui, un tel peut bien être au pouvoir, mais demain, il peut être envoyé autre part ou limogé, ou même incarcéré…

En UE et aux États-Unis, on dit déjà ouvertement que sans la participation de la Russie, il est irréaliste de régler « le problème ukrainien ». Le collapse d'un tel pays au centre de l'Europe peut devenir « un trou noir » pour l'économie et la stabilité de tout le continent, dit le docteur ès sciences historiques Viktor Kouvaldine.

« Même la Verkhovna Rada, à mon avis, a déjà perdu sa légitimité. Il s’est formé en Ukraine une situation inconcevable dans les Etats européens. Elle n'entre dans aucunes normes. Dans ces conditions, examiner sérieusement, qui fait partie du gouvernement, en vertu de quoi – de ses richesses, de son expérience – c’est une question tout à fait inutile.

En fait, en Ukraine, il faudrait convoquer l'Assemblée Constituante avec la participation des représentants de toutes les formations et tous les groupements politiques, de toutes les parties géographiques, assure Viktor Kouvaldine. Et pas seulement du Maïdan. Il faut que cette assemblée définisse les bases constitutionnelles de l’édification et le caractère légitime du pouvoir.

L'Europe tente d'impliquer par tous les moyens Moscou dans le règlement. Le chef de la diplomatie de l’UE Catherine Ashton arrive le 3 mars à Kiev. Et le 6 mars, elle rencontrera à Rome le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. T

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