Gaz : toute alternative au combustible russe ruinerait l’Europe

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Les prix des sources d’énergie renouvelable pourraient s’avérer ruineux pour l’Europe, a conclu la compagnie analytique américaine Sanford C. Bernstein & Co après avoir calculé le coût de la renonciation aux livraisons de gaz russe. La somme est impressionnante : 215 milliards de dollars.

Sanford C. Bernstein prépare depuis près de 15 ans des comptes rendus pour les professionnels du marché financier de Wall Street. En cas de diversification des sources de livraison de gaz à l’Europe, plus précisément de renonciation au gaz russe envisagée par Bruxelles et Washington, « le remède sera pire que la maladie », est-il indiqué dans le compte rendu. Quelque 40 milliards seront dépensés pour assurer l’afflux de gaz naturel liquéfié depuis le marché asiatique en Europe où les prix sont actuellement inférieurs. Ce gaz sera deux fois plus cher que le combustible russe. Il faudra payer encore 40 milliards pour le gaz américain. Les Etats-Unis ne seront en mesure de couvrir 10 % des besoins européens que dans six ans. Il faudra réserver 50 milliards pour régler les litiges avec Gazprom qui réagira probablement à la violation des contrats à long terme. Il est nécessaire d’aménager les terminaux pour accueillir le gaz naturel liquéfié, étendre les capacités de production et promouvoir les énergies renouvelables. Certes, les sommes évoquées par les experts sont approximatives, mais elles traduisent les perspectives de l’indépendance énergétique de l’Europe, selon Konstantin Simonov, directeur général de la Fondation pour la sécurité énergétique nationale.

Il est impossible de renoncer au gaz russe même en dépensant 200 milliards de dollars dans les 4 ans à venir. Plusieurs pays d’Europe de l’Est dépendent à 100 % du gaz russe. Même 200 milliards ne sauraient sauver l’Europe de l’Est de l’hiver rude. De ce fait, les indices évoqués prescrivent une approche réaliste. 200 milliards de dollars, c’est beaucoup. Il est possible de les dépenser plus efficacement, vu le taux de chômage de 20 % en Espagne et la lutte de la Grèce pour chaque milliard.

Il est possible que les projets de Bruxelles et de Washington laissent sans emploi dix mille Européens : plusieurs compagnies consommatrices de gaz seront fermées. Qui plus est, pour mettre en œuvre les projets politiques, il faudra baisser la consommation de gaz.

Une conclusion s’impose : qu’on le veuille ou non, l’Europe ne pourra pas se passer du gaz russe, constate Bernstein. Aucun scénario alternatif ne semble attrayant. T


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