Les banques russes veulent changer le système de notation

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Gareguin Tossounian - Sputnik Afrique
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Les plus grandes associations de banques russes étudient la question de l’interdiction légale de l’utilisation des notes de crédit des agences de notation étrangères en Russie.

Les arguments des auteurs de cette initiative évoquent le caractère partial des évaluations des plus grands acteurs étrangers de ce marché, de leur implication politique et des risques que cela fait subir à l’économie russe.

De l’avis des financiers, bien des choses dépendent actuellement en Russie de la note de crédit attribuée par les agences occidentales à tels ou tels acteurs du marché bancaire. Leurs indicateurs dépendant de la note souveraine que les principales agences de notation occidentales ont l’intention d’établir. La note du pays est remise en cause pour telles ou telles raisons politiques et cela produit une réaction en chaîne en se répercutant sur la note des régions, des villes, des sociétés et des établissements de crédit. Les banques qui ne sont pas notées par les agences occidentales ou dont la note est peu élevée, se retrouvent, conformément à la législation russe, en marge des différents programmes publics. Elles ne peuvent pas non plus placer en dépôt les fonds publics temporairement disponibles. Par conséquent, les agences de notation occidentales coupent les banques russes des sources de crédits extérieurs et intérieurs ou les empêchent tout simplement de participer aux divers programmes de stimulation de l’économie. D’ailleurs, l’économie russe n’est pas encore prête à trancher radicalement ce problème et les retombées négatives peuvent venir des investisseurs étrangers, estime Alexandre Tcherstvov, membre de l’Association nationale d’entrepreneurs Club des leaders :

« Les acteurs étrangers investiront forcément moins. Par conséquent, l’idée même d’interdire quoi que ce soit, rendra notre marché des créances moins attractif pour les investisseurs étrangers. Certes, on peut imposer des interdictions légales mais cela ne sert à rien parce qu’il existe beaucoup d’investisseurs de portefeuille qui prennent leurs décisions en fonction des notes attribuées par les agences. Une telle interdiction aura sûrement des conséquences négatives pour notre économie. »

Les agences russes ne sont pas encore préparées à jouer un rôle plus important. Pour ce faire, elles doivent mieux maîtriser les technologies, acquérir plus d’expérience et se faire une bonne réputation. Donc, il ne s’agit pas d’interdire totalement l’usage des notes attribuées par les agences étrangères. Par contre, il faut stimuler le développement du marché national des services de notation, fait remarquer Gareguin Tossounian, président de l’Association des banques russes :

« La concurrence est un passage obligé et les acteurs du marché doivent toujours avoir une alternative. Les agences de notation étrangères seront, naturellement, plus appréciées sur le marché extérieur mais les agences russes peuvent et doivent être mieux cotées sur le marché intérieur. Il faut stimuler la création d’un grand nombre d’agences de notation indépendantes, garantir leur indépendance et contrôler la loyauté de la concurrence et la qualité de leurs services. »

Les acteurs du marché notent qu’il faut modifier la législation qui favorise actuellement les agences occidentales. Il faut en même temps mieux structurer les agences russes et leur donner des réglementations nouvelles. Les financiers estiment que c’est la prérogative de la Banque Centrale, qui devra élargir le champ d’application des notes nationales et durcir les critères. C’est nécessaire pour améliorer la qualité du travail des agences nationales et pour finalement accroître la demande de leurs services. N

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