L'Otan deviendra-t-elle une "usine à guerre"?

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Avant la Seconde Guerre mondiale les Etats-Unis restaient à l'écart des "alliances qui ne les concernent pas", selon les mots de George Washington. L'Amérique se défendait d'une manière originale, en évitant de s'ingérer dans les conflits sur le Vieux Continent, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Avant la Seconde Guerre mondiale les Etats-Unis restaient à l'écart des "alliances qui ne les concernent pas", selon les mots de George Washington. L'Amérique se défendait d'une manière originale, en évitant de s'ingérer dans les conflits sur le Vieux Continent, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Mais pendant la Seconde Guerre mondiale et la Guerre froide, les USA ont changé de politique redoutant la suprématie de puissances hostiles d'Eurasie, écrit dans son article Doug Bandow dans Forbes.

Selon l'auteur, Washington n'a pas besoin aujourd'hui de défendre l'Ukraine ou d'élargir l'Otan. Les Etats-Unis estiment que l'Europe elle-même doit se charger de protéger l'Europe. Après la chute des régimes communistes, la menace pour l'Europe a disparu, et les alliés des USA sont capables de parer les autres menaces par leurs propres moyens.

"Cependant, les politiciens américains ont converti les alliances des USA en fin au lieu d'un moyen – ils ont commencé à chercher une nouvelle vocation aux anciennes organisations. L'Otan a rejoint l'UE dans ses efforts visant à renforcer les liens entre les anciens régimes communistes et l'Occident. Et sur le plan militaire, l'Alliance s'est concentrée sur l'activité "en dehors de sa région" – elle s'est ingérée dans des conflits qui ne représentaient aucune menace sérieuse contre aucun de ses membres", écrit Doug Bandow.

L'adhésion des anciens membres du Pacte de Varsovie a radicalement transformé l'Otan: l'Alliance a élargi sa présence dans une région cruciale pour la Russie.

Mais selon l'auteur, "les Etats-Unis n'avaient aucune raison de risquer leur sécurité pour une guerre afin de protéger des pays qui étaient sous tutelle de Moscou pendant une longue période".

L'Otan a même promis d'intégrer la Géorgie et l'Ukraine, mais les européens craignent des problèmes sur la scène politique intérieure et dans les relations avec Moscou.

Le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a annoncé que l'Alliance "intensifiera la coopération militaire avec l'Ukraine", y compris pour l'aider à moderniser son armée. Washington a fait savoir que des exercices militaires annuels se tiendraient en juillet en Ukraine sous sa supervision. Certains politiciens et experts américains suggèrent de fournir des armes à l'Ukraine, tandis que l'analyste Steven Metz propose même de préparer l'Ukraine et d'autres pays ne faisant pas partie de l'Otan à une guérilla contre les forces russes.

Les sénateurs McCain et Graham ont recommandé d'élargir la coopération et le soutien dans les relations avec "l'Ukraine, la Géorgie, la Moldavie et d'autres partenaires qui ne sont pas membres de l'Otan", ainsi que d'intégrer à l'Alliance la Géorgie et la Moldavie. Il est proposé de faire adhérer à l'Otan l'Ukraine, la Finlande, la Suède, la Macédoine, le Monténégro, etc.

Une autre idée consisterait à augmenter les budgets de la défense (en mars déjà Obama, avait appelé tous les membres de l'Otan à "endosser une partie du fardeau").

L'auteur écrit qu'en pratique, les membres européens de l'Otan demeurent à charge des USA et n'ont aucune raison de changer leur politique tant que Washington promet à droite et à gauche d'assurer leur sécurité. Le budget militaire des USA a augmenté de 37% en vingt ans, tandis que les dépenses collectives des 27 autres membres de l'Alliance ont baissé de 3,4%. Sachant que l'Europe a tout de même une supériorité colossale sur la Russie: en 2012, les 27 pays européens de l'Otan ont dépensé 319 milliards de dollars pour leurs forces armées contre 91 milliards pour Moscou. Le rôle supposé de l'Otan vise à prévenir des conflits potentiels. Mais l'auteur avertit que l'histoire déborde d'exemples montrant que les alliances n'empêchaient pas les conflits. Au contraire, de tels blocs se sont régulièrement transformés en "usines à guerre" (Première Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale et même guerre du Péloponnèse).

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