Tchernobyl: l'arche ne garantira pas la sécurité (expert ukrainien)

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L'arche de confinement de la centrale nucléaire accidentée de Tchernobyl ne garantira pas la sécurité, a déclaré à Kiev Iouri Andreïev, chef du parti social-écologique ukrainien "Union. Tchernobyl. Ukraine" et ancien chef des opérateurs de la centrale de Tchernobyl.

L'arche de confinement de la centrale nucléaire accidentée de Tchernobyl ne garantira pas la sécurité, a déclaré à Kiev Iouri Andreïev, chef du parti social-écologique ukrainien "Union. Tchernobyl. Ukraine" et ancien chef des opérateurs de la centrale de Tchernobyl.

"Nous savons déjà que les technologies nucléaires françaises ne sont pas trop bonnes, mais nous réalisons tout de même le projet Arche dont personne n'a besoin. Il s'agit d'un édifice temporaire qu'on devra démolir dans seulement 20 ou 30 ans, afin de trouver un moyen plus radical de confiner le sarcophage existant. Cet arche ne règle pas les problèmes du sarcophage, il ne fait que les conserver", a indiqué M.Andreïev lors d'un duplex Moscou-Kiev organisé par RIA Novosti à l'occasion du 28e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.

L'Ukraine construit la nouvelle enceinte de confinement à Tchernobyl depuis le 26 avril 2012. Haute de 105 m, longue de 150 m et large de 260 m, l'enceinte aura la forme d'une arche d'acier. Le maître d'œuvre du projet est la coentreprise NOVARKA, détenue à parts égales par les sociétés françaises VINCI Construction Grands Projets et Bouygues Travaux Publics.

Selon M.Andreïev, les ouvriers ukrainiens chargés de construire l'arche "touchent un salaire mensuel de 2.000 à 3.000 hrivnias (de 126 à 189 euros) en travaillant dans des conditions dangereuses. Or les contremaîtres turcs, qui n'arrivent que très rarement au chantier, ont un salaire mensuel de 10.000 euros et les Français, qui dirigent les travaux sans jamais mettre les pieds dans les endroits dangereux, touchent des salaires de 20.000 à 30.000 euros par mois. C'est un exemple d'apartheid dans la zone d'exclusion de la centrale nucléaire de Tchernobyl", a ajouté l'expert.

M.Andreïev a également critiqué le dépôt pour déchets radioactifs, un autre projet occidental réalisé dans la région de Tchernobyl. "On a dépensé des centaines de millions d'euros pour la construction de ce site. Mais il s'est ensuite avéré qu'il ne permet pas le refroidissement de combustible irradié et que la forme de cet édifice ne permet pas d'y mettre les barres de combustible usé", a-t-il déclaré.

"Tous ces projets reposent sur des solutions occidentales. Quelle honte, les spécialistes ukrainiens ne participent pas à l'analyse des risques de ces sites", a ajouté l'homme politique ukrainien.

Dans la nuit du 25 au 26 avril 1986, une puissante explosion a complètement détruit le 4e réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl, provoquant la contamination radioactive d'une zone de 160.000 km² dans le nord de l'Ukraine, l'ouest de la Russie et le sud-est de la Biélorussie. La catastrophe de Tchernobyl a été classée au niveau 7, soit le plus élevé de l'échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (INES). 

Elle était considérée comme le plus grave accident nucléaire de l'histoire jusqu'à ce que la catastrophe de la centrale japonaise de Fukushima obtienne le même niveau de gravité.

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