Ukraine: les autorités autoproclamées de Slaviansk prennent des otages pour négocier

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Ce week-end la situation était encore très tendue dans l’est de l’Ukraine aux alentours de la ville de Slaviansk, avec des tentatives d’assaut contre des postes de contrôle, des fusillades et des prises d’otages, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Ce week-end la situation était encore très tendue dans l’est de l’Ukraine aux alentours de la ville de Slaviansk, avec des tentatives d’assaut contre des postes de contrôle, des fusillades et des prises d’otages, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Tandis que l’armée ukrainienne poursuit ses manœuvres autour de Slaviansk dans le cadre d’une opération antiterroriste, les autorités autoproclamées de la ville continuent de faire des prisonniers sous prétexte d’espionnage et souhaitent les échanger contre leurs partisans arrêtés par les autorités ukrainiennes.

Dans la nuit de samedi à dimanche, des témoins rapportaient des fusillades au niveau des postes de contrôle des environs de Slaviansk, près des villes d’Artemovsk et de Soledar. Les représentants de «l’armée populaire de Donbass» affirmaient que les militaires ukrainiens avaient détruit un poste de contrôle et tentaient de s’emparer des entrepôts d’armes locaux. Le ministre de l’Intérieur ukrainien Arsen Avakov a démenti l’information: «Il n’y a pas de combats», a-t-il déclaré. Selon lui, ce sont des activistes locaux qui ont tenté de s’emparer des entrepôts militaires.

L’information des militaires ukrainiens affirmant avoir entièrement bloqué Slaviansk n’a pas non plus été confirmée. La ville était parfaitement accessible ce week-end.

Une source proche de «l’opération antiterroriste» affirme que le principal objectif des militaires ukrainiens est précisément de localiser et de bloquer les foyers de résistance. «Les services de renseignement doivent découvrir à quel point la population soutient ceux qui ont occupé les bâtiments administratifs. Si ce soutien s’avérait important personne ne lancerait l’assaut, pour éviter l’effusion de sang. Dans ce cas, il faudrait lancer le blocus de Slaviansk pour empêcher les individus qui s’emparent des bâtiments de poursuivre cette pratique dans d’autres villes de la région», indique la source.

Entre temps, les autorités de la «République de Donetsk» ont annoncé l’arrestation de trois officiers du Service de sécurité ukrainien (SBU) à Gorlovka. Selon Igor Strelkov, l’un des commandants de «l’armée de Donbass», et Denis Pouchiline, porte-parole de la «république», les officiers du SBU avaient pour mission d’arrêter l’activiste chargé de l’autodéfense de Gorlovka Igor Bezler, que les autorités de Kiev considèrent comme complice de l’assassinat du député local du parti Patrie Vladimir Rybak. Le SBU a confirmé la capture de ses trois agents, déclarant que ces officiers enquêtaient à Gorlovka sur le meurtre de Rybak. Lors de l’interpellation, les agents du SBU ont opposée une résistance et c’est pourquoi ils ont été présentés aux journalistes à Slaviansk avec des contusions et ligotés avec du ruban adhésif.

Huit observateurs militaires de l'OSCE, Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, capturés le 25 avril, demeurent également détenus dans la ville. Un groupe de négociateurs de l’OSCE est arrivé hier à Slaviansk pour s’entendre sur la libération de leurs collègues. Le maire autoproclamé de la ville, Viatcheslav Ponomarev, a laissé entendre qu’il était prêt à échanger les otages étrangers contre le «gouverneur populaire» de Donetsk, Pavel Goubarev, arrêté par les autorités de Kiev.

Viatcheslav Ponomarev avait déclaré plus tôt avoir besoin d’otages pour les échanger contre ses partisans arrêtés, ou pour s’en servir comme un éventuel bouclier humain si les troupes ukrainiennes décidaient tout de même de prendre Slaviansk d’assaut.

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