Une affaire qui touche tout le monde

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Ca fait plusieurs mois que Mériam Rhaiem mène un combat acharné pour retrouver sa fille qu’elle considère comme la plus jeune otage du monde.

Son combat s’avère double, à la fois contre la radicalisation et l’extrémisme de son mari, qui a emmené sa fille de 2 ans pour mener le jihad en Syrie et contre les autorités françaises qui ont été complétement sourdes aux appels de la jeune mère. Mériam Rhaiem nous a raconté comment a changé son mari et quelles ont été les réactions des autorités françaises :

Tout d’abord je voulais vous interroger sur votre mari, est-ce que vous avez vu des signes de radicalisation chez lui, avant que toute cette histoire se passe ?

Avant c’était quelqu’un qui cumulait 3 travails, qui travaillait de nuit de jour et le week-end. En deux mois s’est fait le changement, les tenues vestimentaires ont aussi changé et puis sa mentalité aussi, c’était quelqu’un qui était complétement fermé et isolé. On s’est séparé à cause de ça, en juillet 2012 à cause de sa radicalisation. Il était 90% du temps sur Internet et 10% du temps avec les radicaux.

Est-ce que vous avez pensé à alerter les autorités ?

J’ai alerté les autorités, il a même été convoqué auprès du procureur de Lyon, il a été fiché, parce qu’il était proche des mouvements radicaux mais sans y adhérer. Et ça n’a rien changé.

Les autorités françaises n’ont pas fait grand-chose dans cette affaire avant que cet incident arrive ?

Avant les autorités françaises ne faisaient pas la différence entre un musulman pratiquant et un musulman qui est dans le radical, c’est à dire qui est dans une secte. Les autorités ne faisaient pas la différence dans ce cas.

Donc le fichage n’a rien changé en fait ?

Malgré qu’il était fiché et ils ont très bien vu qu’il était fiché, ils n’ont pas voulu prendre ma main courante sous prétexte qu’il était trop musulman, donc pour eux rien d’anormal. Les autorités ne faisaient pas la différence entre religion et secte, aujourd’hui ça a enfin changé.

Est-ce qu’au jour d’aujourd’hui on a des nouvelles d’Assia, qu’est ce qui se passe en fait, quelles informations vous avez ?

Des vraies nouvelles je n’en ai pas, parce qu’il ne veut pas m’en donner. Après une fois il me fait croire qu’elle est morte, une fois il me fait croire qu’elle est gravement blessée, en fait je ne sais pas, il ne veut pas me donner des nouvelles d’Assia.

Les autorités, qu’est ce qu’elles disent, quand vous leur expliquez que vous n’avez pas d’information, comment êtes-vous aidée par la justice et les autorités françaises ?

Les autorités françaises ne me disent rien, c’est pour ça que j’ai voulu faire reconnaître Assia comme une otage. Parce que pour moi c’est une otage et pour sensibiliser l’opinion publique et politique. Et en plus c’est légitime, car c’est sont statut aujourd’hui, c’est la vérité.

Vous avez obtenu gain de cause dans cette démarche pour la reconnaître en tant qu’otage ?

Je n’ai rien obtenu, car tout le monde est au courant de l’histoire d’Assia, tout le monde est touché, mais le fait que l’on reconnaisse Assia comme une otage n’a pas encore été fait. J’attends qu’on la reconnaisse comme une otage, c’est pour ça que je multiplie les coups médiatiques.

En général est ce que vous pouvez donner un conseil ou mettre en avant cette situation un peu absurde en France, que l’on ne puisse pas correctement ficher et correctement suivre des gens qui se radicalisent et qui font des choses aussi extrêmes.

On s’est aperçu que les recrutements se faisaient de manière très simple, c’étaient des vidéos qui étaient diffusées sur Internet, qui montraient comme quoi une personne était dévalorisée au sein de la société française, pour pouvoir la valoriser dans une autre place. Il y a du vrai, mélangé au faux et c’est comme ça que n’importe quel jeune peut s’isoler dans sa chambre, s’isole de plus en plus et croit qu’il possède le vrai message. Ce sont en fait exactement des moyens sectaires, ce sont des moyens sectaires classiques.

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