Une serre sur Mars, ce n’est plus de la fiction

© © Photo: Chris McKay and the MPX Proposal teamUne serre sur Mars, ce n’est plus de la fiction
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Une nouvelle expérience de germination des plantes dans une serre sera réalisée d’ici quelques années sur la planète Rouge. Elle s’appelle Mars Plant Experiment (MPX). La serre, un petit cube transparent, sera fixé sur la surface d’un nouveau rover qui sera lancé vers Mars au milieu de l’année 2020.

L’atterrissage de l’engin est prévu vers le début de 2021. Les chercheurs espèrent que cette nouvelle étude sera utile au secteur de l’aérospatial, surtout pour le développement des programmes d’exploration de Mars.

Dans la journée, pendant l’été martien, le sol au niveau de l’équateur de la planète se réchauffe jusqu’à une température de 20 degrés Celsius. Les graines de la serre pourraient être arrosées avec l’eau apportée depuis la Terre. Mais la plante, même si elle ne gèle pas en hiver, risque quand-même de mourir dans les conditions atmosphériques de la planète Rouge. L'atmosphère de la planète est composée uniquement de dioxyde de carbone, et l’oxygène est complétement absent de sa composition. Les plantes ont certes besoin du dioxyde de carbone, mais uniquement dans l’obscurité.

En outre, la pression atmosphérique sur Mars est d'environ 160 fois inférieure à la cette de la Terre. Les échanges gazeux entre les cellules ne sont pas vraiment possibles dans de telles conditions. Et une serre ouverte risque de « laisser partir » la vie terrestre à l’extérieur, perturbant l’environnement de Mars, intact jusqu’à présent.

C’est pourquoi la serre sera entièrement hermétique. Le cube renfermera l’air terrestre, l’eau et 200 graines d’Arabidopsis. Il s’agit d’une herbe qui n’est pas très friande en eau et en oxygène, que les chercheurs utilisent depuis longtemps pour des expériences diverses. Après l'atterrissage du rover sur la planète, le chauffage du cube se mettra en place et l’eau sera acheminée vers les graines. Au bout de 10-15 jours, les pousses apparaîtront, et le rover restera immobile pendant tout ce temps. En prenant systématiquement des photos des pousses, les chercheurs compareront leur développement aux pousses issues des mêmes graines sur Terre.

Il serait intéressant de voir quelle influence aura l’environnement de Mars sur ces pousses, surtout que l’attraction martienne vaut 1/3 de l’attraction terrestre, et l’éclairage du Soleil, ainsi que le rayonnement ne sont pas les mêmes. Le niveau de rayonnement à la surface de Mars ne s’est pas avéré aussi important qu’on le croyait. Il équivaut au rayonnement sur l’orbite circumterrestre, sur laquelle vole la Station spatiale internationale (ISS). Ayant obtenu les données nécessaires, les chercheurs vont arrêter de chauffer la serre, et les plantes mourront de froid.

Cela fait longtemps qu’une telle étude devait être menée, considère l’experte en pédologie, la biologiste de l’Université d’Etat de Moscou Elena Vorobieva.

« Nous ne créerons jamais en laboratoire des conditions qui peuvent se créer sur cette planète. Si une telle opportunité se présente, il faudrait prévoir des expériences biologiques dans toutes les missions spatiales.»

Pourquoi alors ne pas prendre des pois au lieu des herbes ? Au moins les futurs colons pourraient les utiliser comme aliments pour se nourrir. Elena Vorobieva explique que les pois ne sont pas si résistants aux conditions extérieures défavorables. Cependant, les résultats de l'expérience avec les herbes peuvent être appliqués à d'autres types de plantes, car ils ont beaucoup de propriétés en commun.

Après avoir terminé l'expérience avec les plantes, le rover, qui porte pour l’instant le nom provisoire de Mars-2020, entamera sa mission principale, à savoir la recherche des traces de vie, ainsi que la collecte d'échantillons du sol pour les envoyer ensuite sur Terre à l’aide d’autres appareils. La plateforme Curiosity se trouvera à la base du rover Mars-2020, mais ce dernier sera doté d’appareils de mesure et d’indicateurs plus modernes et leur composition sera encore à définir.

La NASA a annoncé un concours pour les appareils de cette mission et a déjà reçu 58 propositions de la part des équipes de recherche des pays différents. Les experts sélectionneront environ 10 instruments qui seront installés sur le nouvel appareil. La liste finale de ses instruments sera connue au cours du mois de juin prochain. Quant aux scientifiques russes, ils ont proposé pour le projet Mars-2020 leur détecteur de neutrons qui réagit à la présence d’eau.

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