Les dirigeants de l'Union européenne se réuniront le 27 mai à Bruxelles pour décider quel scénario de sanctions – souple, intermédiaire, sévère ou aucun – doit être suivi contre la Russie, écrit lundi 26 mai le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Le déroulement de l'élection présidentielle en Ukraine aura une importance décisive.
A quelques heures du début de la présidentielle ukrainienne, Vladimir Poutine, Angela Merkel et François Hollande avaient évoqué par téléphone la crise politique en Ukraine. Les trois dirigeants s'étaient prononcés pour un déroulement de l'élection dans toutes les régions - dans la mesure du possible - et dans le calme.
Le président russe a confirmé que la Russie respecterait le résultat du vote ukrainien et s'est dit prêt à coopérer avec les futures autorités du pays. Dans le cadre du forum économique de Saint-Pétersbourg Vladimir Poutine a également confirmé qu'il serait présent, en France, pour la cérémonie du 70ème anniversaire du débarquement de Normandie.
Vladimir Poutine doit y rencontrer ses homologues européens et le président américain Barack Obama. Toutefois, le département d'Etat des USA a déjà annoncé qu'Obama n'avait pas l'intention de rencontrer le président russe.
Les dirigeants européens ont l'intention d'évoquer les sanctions éventuelles contre la Russie le 27 mai à Bruxelles, où se tiendra un dîner informel organisé par le Conseil européen après les législatives européennes.
Selon des sources diplomatiques la troisième série de sanctions contre la Russie pourrait suivre, au choix, trois scénarios – souple, intermédiaire et sévère. La version "souple" impliquerait un embargo sur les livraisons d'armes et des restrictions sur les importations d'objets de luxe russes – diamants, métaux précieux, fourrure, caviar et vodka. La deuxième version prévoit des restrictions sur la vente d'engrais, de produits chimiques, de pneus et de navires aux compagnies russes. De plus, elle interdirait les importations de charbon russe et imposerait des restrictions pour le transport maritime et automobile, ainsi que la suspension provisoire des investissements dans le secteur énergétique russe.
Quant au niveau le plus élevé de sanctions, il est question d'instaurer des limites dans la circulation du capital, d'interdictions d'investir dans l'économie russe, d'une application stricte des normes de l'UE à l'égard des compagnies avec une participation russe, ainsi que d'une interdiction totale des importations de pétrole et de gaz de Russie. Les sanctions pétrolières et gazières, souligne Reuters, pourraient avoir de lourdes conséquences pour l'économie russe. D'après la Commission européenne, les pays de l'UE couvrent jusqu'à 30% de leurs besoins grâce aux hydrocarbures russes. En termes monétaires, ces ventes ont rapporté à la Russie 130 milliards d'euros en 2013.
Les autorités russes ont élaboré un "document secret" pour réagir aux actions éventuelles de l'UE et des Etats-Unis. D'après Andreï Belooussov, conseiller du président russe, il décrit clairement les mesures appropriées à chaque niveau de sanctions. "Si des sanctions étaient adoptées contre la Russie, nous saurions exactement comment réagir", a-t-il expliqué.
Le ministre du Développement économique Alexeï Oulioukaev a précisé au forum de Saint-Pétersbourg que l'adoption de sanctions sectorielles était "strictement interdite par les normes de l'Organisation mondiale du commerce". Il est persuadé qu'au final l'Union européenne renoncera ces mesures.
