La commémoration du Débarquement de Normandie: une grand-messe diplomatique

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Le président russe a profité de sa participation aux commémorations du 70ème anniversaire du Débarquement, le 6 juin, pour s'entretenir avec un grand nombre de ses homologues, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Le président russe a profité de sa participation aux commémorations du 70ème anniversaire du Débarquement, le 6 juin, pour s'entretenir avec un grand nombre de ses homologues, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Il y a seulement quelques jours, il semblait que la crise et la guerre civile ukrainiennes n'avaient pas de fin. Hier, Le Figaro écrivait au contraire: "Première éclaircie en Normandie".

A l'issue des entretiens de Vladimir Poutine avec ses homologues français, allemand et britannique, mais aussi d'une conversation avec le nouveau président ukrainien Petro Porochenko, la stabilisation de l'Ukraine n'est plus inaccessible. Les deux dirigeants ont convenu que l'effusion de sang dans le sud-est ukrainien devait cesser immédiatement et que les opérations devaient être stoppées. Des mesures concrètes pour la désescalade du conflit devraient suivre dans les prochains jours. C'est un succès indéniable acquis par Vladimir Poutine.

A terme les historiens analyseront en détail ses causes visibles et cachées, mais voici ce qui est clair dès à présent.

La position logique et constructive de Moscou pour le règlement du conflit, appelant à tenir compte des intérêts de tous les Ukrainiens, à respecter leurs droits et libertés, a porté ses fruits. Et ce en dépit des sanctions utilisées par les USA puis l'UE pour faire pression sur la Russie.

Deuxièmement, les tentatives de punir la Russie en la soumettant au boycott ont complètement échoué. L'idée d'un isolement international de la Russie, suggérée par le président américain à West Point, a fait long feu. C'est bien naturel: les dirigeants du monde, notamment européens, savent qu'il est impossible de régler la crise ukrainienne, lourde de conséquences pour le Vieux Continent, sans la participation directe de Moscou.

Dans ce sens, le rassemblement en Normandie a clairement rappelé à l'élite politique que la paix était fragile et que la confrontation pourrait entraîner la souffrance, la destruction et la mort.

Troisièmement, le rôle de médiateur actif dans la recherche de compromis, l'organisation du dialogue entre la Russie et le gouvernement actuel de Kiev joué par François Hollande, assisté par Angela Merkel, met en évidence l'absence d'une entente "monolithique" proclamée entre Washington et ses alliés européens. 

Il est évident que ce sont les intérêts avant tout économiques qui déterminent la politique de tous les pays sans exception. Si les USA ne représentent que 1% du commerce extérieur russe, les échanges sont bien plus élevés entre Moscou et l'Europe. La Russie est le troisième partenaire économique de l'UE. Comme les experts prédisent que la Russie deviendra le quatrième plus grand marché de consommation d'ici 2020, il faut être aveugle pour ne pas voir le profit d'une coopération mutuelle.

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