Equilibre fragile entre Téhéran et Washington sur le nucléaire iranien

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Les pourparlers bilatéraux des hauts responsables iraniens, américains et européens sur le programme nucléaire de l’Iran se sont tenus récemment à Genève.

Ces consultations avaient pour but de rapprocher les positions des pays avant la nouvelle série de pourparlers entre l’Iran et les six pays-médiateurs (dont cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU et l’Allemagne) prévus le 16 juin. Les pourparlers russo-iraniens prévus à Rome le 11 et le 12 juin avaient le même objectif.

Les personnes participant aux négociateurs entre l'Iran, les Etats-Unis et l'Union européenne étaient très haut placées. La délégation iranienne était composée des vice-ministres des Affaires étrangères Majid Takht-Ravanchi et d’Abbas Arakchi, qui dirige la délégation.

Washington était représenté par une délégation composée de huit personnes, avec à sa tête le Secrétaire d'Etat américain adjoint William Burns et le Secrétaire d'Etat adjoint pour les affaires politiques Wendy Sherman. Outre les membres du personnel du ministère des Affaires étrangères, la délégation américaine comprenait des représentants du Conseil national de sécurité et de l’équipe du vice-président.

Le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton et son adjointe Helga Schmidt participaient également aux pourparlers. Après des consultations tripartites, une rencontre bilatérale irano-américaine a eu lieu.

« Il y a un an, ces réunions irano-américains auraient fait sensation dans le monde entier », analyse l’orientaliste Irina Fedorova. « Téhéran et Washington ont certes déjà eu à plusieurs reprises des contacts bilatéraux, notamment en marge des négociations sous le « format à six ». En 2013, les deux pays ont mené des consultations secrètes, ce qui a finalement abouti à la signature d’un traité important - « un plan d’actions communes ». Mais maintenant, et pour la première fois, Téhéran a annoncé des négociations américano-iraniennes bilatérales officielles. »

De nombreux observateurs se sont empressés de leur donner une touche de sensationnalisme à cette rencontre. Mais aujourd'hui, ce n'est plus une sensation, mais une suite logique des efforts mutuels visant à trouver une solution finale à la question nucléaire iranienne, ce qui intéresse toutes les parties.

Les entretiens ont eu lieu dans le plus grand secret. Selon les déclarations des Iraniens, leur objectif est limité à la question nucléaire et, surtout au problème de l’annulation des sanctions contre l'Iran par les pays occidentaux. En effet, il s'agit d'un problème complexe. Quel devrait être le mécanisme d’annulation des sanctions ? Dans quel ordre ces sanctions seront levées ? Et sous quelles conditions? Les Iraniens et les Américains devront décider de cela dans un premier temps. Pas étonnant que les discussions principales étaient principalement menées entre l'Iran et les Etats-Unis. Car entre les deux pays des divergences subsistent. C'est peut-être le format bilatéral qui donne aux parties davantage de possibilités pour résoudre certains problèmes spécifiques.

Après la première journée de négociations, Abbas Arakchi a déclaré : « Nous avons échangé des points de vue sur presque toutes les questions fugurant à l'ordre du jour. L'ambiance était bonne, elle était positive, mais un long chemin nous attend. Nous essayons de rapprocher nos positions. » Il a cependant refusé de commenter les divergences qui demeurent entre les parties. Ces négociations se sont poursuivies jusqu'au 10 juin.

Cette période riche en négociations à quelques jours avant la réunion de Vienne porte l’intrigue également parce qu’après les négociations avec les Américains, la délégation iranienne s’est envolée pour Rome, où elle a participé aux entretiens avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. Une telle séquence de réunions internationales peut se comprendre. Ce sont les Etats-Unis qui expriment leur plus grand mécontentement par rapport à l’Iran, et ce sont les Américains qui initient les sanctions. Avec eux, les Iraniens tentent de résoudre les contradictions fondamentales et ouvrir la voie à une compréhension universelle. Avec la Russie, l’Iran a certainement discuté des résultats des pourparlers américano-iraniens. En outre Téhéran aurait pu tenter d’élucider la position de Moscou concernant les perspectives et les moyens de résoudre le problème nucléaire, compte tenu de la position de Washington sur cette question.

Des réunions bilatérales auront lieu dans les jours qui suivent avec les Iraniens et les autres membres du « groupe 5 +1 », notamment avec les représentants de l’Iran et de la France. Une délégation allemande visitera l’Iran le 15 juin. Elle y mènera un dernier échange de points de vue avant la prochaine étape des négociations.

Le dialogue de Téhéran avec les six pays-négociateurs entre sans aucun doute dans une phase décisive. Dès le début de l’année, les parties ont tenu une série de rencontres pour préparer l'accord final qui garantira la nature pacifique du programme nucléaire iranien et contribuera à l’annulation des sanctions contre l’Iran.

Rappelons qu’un accord provisoire entre l’Iran et les six pays est entré en vigueur en janvier dernier. Téhéran remplit ses obligations dans l'espoir d'obtenir la levée des sanctions imposées par les États-Unis et l'UE.

Cet accord temporaire expire le 20 juillet, lorsque l’Iran et les six pays négociateurs pourraient conclure un accord global. Cependant, certains signes témoignent du fait que les pourparlers pourraient être prolongés de six mois./E

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