Le musée de Chersonèse, « Troie » de l’archéologique russe

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Le musée de l'Ermitage et la réserve nationale Chersonèse de Crimée ont signé un accord de coopération culturelle et scientifique au cours de l'exposition internationale Intermusée-2014 à Moscou. Cet accord officialise les contacts qui existent entre les deux musées depuis de longues années.

L'Ermitage de Saint-Pétersbourg et son directeur Mikhaïl Piotrovski, arabiste et orientaliste, n'ont pas besoin d’être présentés : c'est un des plus grands musées du monde dont la collection est composée de quelque trois millions d'œuvres d'art. Notamment d'art oriental. Quant au musée-réserve Chersonèse de Sébastopol, il n'est pas très connu. Néanmoins, son domaine abrite des œuvres uniques.

Chersonèse est une cité fondée par les colons grecs il y a plus de deux millénaires et demi. Entre le Ve et le XIVe siècles, Chersonèse est déjà une colonie byzantine. Larissa Serikova, directrice adjointe pour les recherches scientifiques et la restauration du musée Chersonèse, explique :

« Chersonèse est un monument de la culture antique et byzantine. Ce n'est pas seulement le territoire d'une cité antique, mais aussi celui de la région agricole de Chersonèse. Très peu de territoires similaires nous sont parvenus. Grâce à ce territoire bien conservé nous avons été inscrits sur la liste du patrimoine culturel mondial de l'UNESCO ».

Les ruines de Chersonèse et du territoire susmentionné s'étendent sur 500 hectares situés actuellement à l'intérieur de la ville de Sébastopol et de la base de la Flotte russe de la mer Noire. C'est sur l'ordre du commandant de la Flotte que les fouilles scientifiques ont commencé à Chersonèse en 1827. Au XIXe siècle les objets découverts pendant les fouilles allaient compléter la collection de l'Ermitage impérial.

En 1892, un « Entrepôt des antiquités locales » a été créé à Chersonèse. Cet événement a marqué le début de la coopération scientifique entre les deux musées.

Dans les années 1960 c'est l'Ermitage qui a accordé une aide immense dans l'étude de l'une des tours de Chersonèse construite avec des pierres tombales de la nécropole municipale. Certaines de ces pierres ont gardé les peintures du IV et du III siècles av. J.-C.. Larissa Serikova note que grâce à l'aide des restaurateurs de l'Ermitage, Chersonèse dispose actuellement d'une collection unique de ces peintures.

« L'archéologie russe a toujours été présente à Chersonèse. Sa zone Nord est traditionnellement le terrain de l'Ermitage. Les employés de l'Institut d'archéologie de l'Académie des sciences de Russie ont travaillé sur de nombreux autres terrains. Chersonèse est appelé traditionnellement Troie russe ».

Dans les années 1990 et 2000 l'autorisation de mener des fouilles en Crimée était délivrée par le ministère de la Culture d'Ukraine. Les scientifiques russes ne pouvaient pas travailler seuls en Crimée, mais seulement au sein d’équipes mixtes russo-ukrainiennes. Cette situation a eu un effet néfaste pour les musées de Crimée : selon les dirigeants de la réserve de Chersonèse, l'état des musées de Crimée correspond à celui des musées russes d'il y a 20 ans.

Aux termes de l'accord de coopération, l'Ermitage reprend ses recherches archéologiques sur le territoire des quartiers de Chersonèse. Cette coopération donnera lieu à des publications communes, à un échange d'information scientifique et à des stages du personnel du musée Chersonèse au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg.

Cet été, l'Ermitage se propose d'envoyer sept expéditions archéologiques en Crimée : l'étude du Troie russe va se poursuivre. /N

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