Le nombre de tués sur les routes augmente

Le nombre de tués sur les routes augmente
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Après une année record avec un taux de mortalité très bas sur les routes de France, 2014 subit une hausse des accidents mortels et corporels en générale.

Ce sont les statistiques du mois de mai qui viennent confirmer la tendance des trois derniers mois qui ont montré une hausse constante de la mortalité par rapport à l’année dernière. Jean-Robert Lopez préfet et délégué interministériel à la sécurité et la circulation routière nous a expliqué pourquoi on observe une telle hausse et a demander d’attendre la fin de l’été pour dresser un bilan :

Les questions de sécurité routière notamment l’augmentation d’accidents mortels qui a été constatée au mois de mai, comment on explique un tel phénomène ?

C’est vrai qu’au mois de mars, avril et mai on a une augmentation du nombre de tués et d’accidents sur les routes. Il y a plusieurs causes, la première pour le mois de mars, c’est vraisemblablement les conditions météo beaucoup plus favorables cette année, que l’année dernière. L’année dernière en France on a eu une météo qui a immobilisé une partie de la France puisqu’on était sous la neige, ça a conduit les gens à moins se déplacer et donc par voix de conséquence on a eu un effet météo très favorable l’année dernière. Cette année ça n’a pas été le cas et en plus on a eu cette année une baisse du prix des carburants, deux éléments conjoncturels qui ont joué en faveur de l’augmentation des déplacements et surement de l’accidentalité. Un autre facteur d’explication que l’on peut donner, c’est vraisemblablement une modification du comportement des conducteurs, des usagers de la route, qui ont tendance à rouler un peu plus vite qu’ils ne le faisaient jusqu’à présent. Et les chiffres montrent que la catégorie qui est la plus touchée est celle que l’on appelle vulnérable, qui regroupe les piétons, les vélos, les deux roues…

Est-ce qu’il y a une division géographique en France ? Est-ce qu’il y a des régions qui sont plus dangereuses que d’autres ?

Il y a des régions incontestablement où il y a plus d’accidents que dans d’autres. Par exemple la région parisienne en raison de son réseau et de la densité de circulation ça fait que les vitesses sont beaucoup plus basses et il y a beaucoup moins d’accidents graves. Par contre les morts ou les blessés graves sont plutôt dus à ce que l’on rencontre dans les villes, accidents de deux roues, piétons, vélos. Il y a des régions qui sont plus accidentogènes que d’autres, plutôt le sud de la France, plutôt la région PACA et la région Midi Pyrénées, qui sont des régions où l’on a beaucoup d’accidents et des blessés graves. Je reprends mon exemple des deux roues motorisés, on est beaucoup moins équipés, on se promène en short ou en tongs et on monte sur sa moto ou son scooter et en chutant on se fait de très graves blessures.

Quand même cette tendance c’est assez inquiétant, parce que ces dernières années c’est plutôt une tendance inverse qui se profilait ?

Quand on observe les chiffres des 3 derniers mois incontestablement il y a une hausse, on est sur mars 256 tués, avril 255 et mai 258 alors que l’année dernière à la même époque pour les mêmes mois on avait 200, 236 et 224. Incontestablement les chiffres ne sont pas bons, après il faudra regarder les choses avec un peu plus de recul, il faut regarder si les mois de juin, juillet et aout vont continuer sur la même tendance. On sortant de l’été on verra effectivement si 2014 est un plus mauvaise année que 2013. Aujourd’hui incontestablement si on raisonne sur trois mois, je vous dirais oui. Il faut laisser passer les vacances d’été pour dire si l’on a une tendance définitivement à la hausse. Deuxième point, je vais prendre l’image d’un élève, l’année dernière on a eu 19/20 et cette année on a 16/20, effectivement on est dans la situation où l’on nous dit que l’année dernière nous étions meilleurs. Mais cette année 2014 est la deuxième meilleure année après 2013.

Est-ce qu’il y a quand même des actions qui ont été entreprises après ces trois mois consécutifs de hausse, est-ce qu’il y a une campagne de prévention supplémentaire, quelque chose qui a été mis en place pour éviter une hausse future ?

Au mois d’avril nous avions développé une campagne très forte et qui a été très bien reçue, en direction des deux roues motorisés. En clair le port du casque est obligatoire en France, mais les autres équipements ne le sont pas et on a fait une campagne forte pour inciter les motards à s’équiper. L’autre aspect c’est qu’on a réactivé une campagne qui a marché en 2013 sur la base de spots radio et de clips télé, qui s’appellent « tous responsables » qui avaient pour but de rappeler aux automobilistes que la sécurité routière ce n’est pas simplement l’affaire de l’Etat, mais que c’était aussi l’affaire des automobilistes, que c’était une affaire de comportement. Et puis troisièmement il y a bien sûr une mobilisation très forte des forces de l’ordre puisque, les préfets ont eux mêmes mobilisés les forces de gendarmerie et de police notamment pour les derniers longs weekends que l’on a eu au mois de mai.

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