Les islamistes irakiens mettent la main sur des réserves d'uranium

© RIA Novosti . Andrei Stenin / Accéder à la base multimédiaKommersant
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Les rebelles irakiens ont mis la main sur 40 kg de composants à base d'uranium stockés dans les laboratoires de l'université de Mossoul, écrit vendredi le quotidien Kommersant.

Les rebelles irakiens ont mis la main sur 40 kg de composants à base d'uranium stockés dans les laboratoires de l'université de Mossoul, écrit vendredi le quotidien Kommersant.

Bien que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ait assuré que la matière volée ne représentait aucune menace, elle craint tout de même l'absence de contrôle de la substance nucléaire. Les experts interprètent les nouvelles de Mossoul comme une preuve de l'échec de la mission fixée par les Américains avant l'invasion de l'Irak en 2003 – exclure la possibilité d'utilisation d'une arme de destruction massive par les extrémistes.

Ce vol de 40 kg d'uranium a été révélé dans une lettre adressée par les autorités irakiennes au secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon. D'après son auteur Mohamed Ali Alhakim, ambassadeur d'Irak à l'Onu, ces substances, pourraient "servir à fabriquer une arme de destruction massive".

L'AIEA a appelé hier à ne pas céder à la panique: selon les experts de l'agence, il s'agit d'une matière faiblement enrichie qui ne représente pas de danger substantiel pour la sécurité ou le régime de non-prolifération. Toutefois, l'AIEA met en garde: "Toute perte de contrôle de matériaux radioactifs par le régulateur suscite des craintes". Par exemple, les terroristes pourraient utiliser l'uranium volé pour fabriquer une "bombe sale", dont l'explosion contaminerait le sol et les eaux par ses radiations.

La nouvelle du vol d'uranium a été annoncée quelques jours après l'adhésion de l'Irak à la convention de l'AIEA sur la protection physique des matières nucléaires. Les pays signataires s'engagent à chercher ensemble les substances volées et empêcher les éventuelles provocations impliquant leur utilisation. Toutefois, on ignore comment appliquer cet accord en Irak, où une grande partie du territoire n'est plus contrôlée par les autorités.

Les rebelles qui contrôlent un territoire situé entre Alep - au nord de la Syrie - jusqu'à la province de Diyala - dans l'est - ont également saisi une usine de production d'armes chimiques située à 70 km au nord-ouest de Bagdad. Elle n'est plus en service depuis longtemps mais ses entrepôts abritent 2 500 missiles désactivés contenant du gaz neuroparalytique (sarin et ypérite). Ces missiles ont été fabriqués pendant la guerre Iran-Irak de 1980-1988.

Les experts rappellent qu'en lançant les opérations militaires en Irak en 2003 les États-Unis avaient pour objectif d'anéantir les armes de destruction massive, ainsi que les matières premières et l'infrastructure nécessaires à leur fabrication. Selon Evgueni Satanovski, directeur de l'Institut du Proche-Orient, les événements en Irak "font s'effondrer toute l'idée de sécurité régionale avancée par les anciennes administrations américaines". "On ignore pourquoi il a fallu lancer une campagne pour qu'au final des terroristes largement plus dangereux que Saddam Hussein mettent la main sur l'infrastructure permettant de travailler avec l'uranium et les composants d'uranium", s'interroge l'expert.

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