Minsk cherche à prendre la place de l'UE sur le marché russe

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La Biélorussie veut tirer parti de la situation internationale, écrit mardi le quotidien Novye Izvestia.

La Biélorussie veut tirer parti de la situation internationale, écrit mardi le quotidien Novye Izvestia.

Minsk et Moscou vont ainsi évoquer l'augmentation des exportations de produits alimentaires biélorusses en Russie après que cette dernière a pris des mesures de rétorsion face aux sanctions occidentales. Cette semaine, Minsk attend la visite de Sergueï Dankvert, chef de l'agence sanitaire russe Rosselkhoznadzor. La Biélorussie a déjà prévu cette augmentation des exportations et le positionnement de ses produits sur le marché russe.

D'après le ministre biélorusse de l'Agriculture Leonid Zaïats, le pays a l'opportunité d'augmenter significativement ses exportations vers la Russie. Il est prévu d'élargir la gamme de produits et les quantités fournies grâce aux pâtes, aux légumes, à l'épicerie et aux confiseries. Son adjoint Leonid Marinitch a été plus concret. Selon le vice-ministre, la Biélorussie compte prendre la place des pays européens sur le marché alimentaire russe. D'après lui, Minsk espère sérieusement accroître ses fournitures sur le marché russe de fromage, de viande et de lait entier. De plus, les agriculteurs biélorusses pourraient compenser les pommes de terre néerlandaises et les pommes polonaises.

Même en l'absence de sanctions, la Russie était déjà le principal marché d'écoulement des produits agricoles biélorusses depuis des décennies. En 2013, les exportations de produits agricoles et alimentaires ont rapporté à la Biélorussie 5,8 milliards de dollars. Environ 80% de ces exportations étaient destinées à la Russie. Par exemple l'an dernier, la Biélorussie a fourni à son voisin du lait, du beurre, du fromage, du fromage blanc et du bœuf pour 2,6 milliards de dollars.

Cette dépendance envers le marché russe était perçue auparavant comme un problème par Minsk. La Biélorussie s'efforçait de diversifier ses exportations de produits alimentaires mais sans grand succès pour l'instant, à part peut-être quelques fournitures en Inde, en Indonésie, en Afrique du Nord et en Chine. Du côté de l'Europe, la nourriture biélorusse ne répond pas aux normes de qualité de l'UE. Seules quatre entreprises biélorusses ont le droit d'exporter leurs marchandises en Occident. Tandis qu'il n'existe pratiquement aucun problème de ce genre avec la Russie, si l'on met de côté quelques rares "guerres laitières".

Les Biélorusses ont d'abord craint qu'en essayant de nourrir son voisin, la Biélorussie elle-même puisse rester sans nourriture. Mais le ministère de l'Agriculture a rassuré ses compatriotes: le marché national sera prioritaire. La panique de la population a cédé la place au sentiment inverse: désormais, beaucoup espèrent que des produits bon marché arriveront en Biélorussie, étant donné que les tarifs alimentaires commencent à chuter en Europe après l'adoption des sanctions russes.

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