Quand l’Ukraine se pénalise elle-même en menaçant la Russie

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Les autorités ukrainiennes veulent édicter des sanctions contre la Russie, en entendant ainsi répondre aux « menaces explicites et potentielles aux intérêts nationaux et à la sécurité de l’Ukraine ».

Le transit du gaz russe vers l’Europe pourrait donc ne plus être assuré. Et cela pourrait devenir le principal facteur poussant l’Union européenne à soutenir le projet South Stream, avance notre commentateur Piotr Iskenderov.

Le calcul de la partie ukrainienne est clair : Kiev a décidé de prendre le risque de perdre des milliards afin de résoudre un problème du moment, celui du gaz pour l’hiver à venir. Parce que les accords existants permettent à Kiev d’effectuer une « reverse » physique uniquement sur les tuyaux secondaires (qui a déjà diminué de moitié en juillet). Par ailleurs, les autorités ukrainiennes essayent de faire de la « reverse virtuelle » : acheter des volumes de gaz aux pays européens et faire ensuite des prélèvements sur le gaz transitant par le territoire ukrainien. Ce genre de pratique n’est pourtant pas en mesure de venir au bout des problèmes énergétiques de l’Ukraine, a dit à La Voix de la Russie le président du Fonds de la sécurité énergétique nationale russe, Konstantin Simonov. Ce dernier a évoqué une transaction qui avait bénéficié d’une grande publicité en 2012, entre l’ukrainien Naftogaz et l’allemand RWE Supply&Trading GmbH (RWEST). Il s’agissait d’une éventuelle acquisition de gaz russe par l’Ukraine par le biais de cette dernière société.

« En ayant recours à ce genre de transactions, l’Ukraine ne résout aucun de ses problèmes liés à l’obtention des ressources énergétiques. Primo, elle n’a pas d’autre alternative que le gaz russe. Secundo, elle ne bénéficie pas de prix de gaz intéressant. Enfin, les volumes de gaz sont insuffisants ».

Cette situation pourrait inciter les dirigeants de l’Union européenne à essayer de se débarrasser enfin des « transitaires » ukrainiens et donner le feu vert à la construction du gazoduc russe South Stream en contournement de l’Ukraine. Par ailleurs, les dispositions du Troisième paquet énergie s’en trouvent encore plus douteuses. Ces dispositions interdisent de fait à la partie russe de remplir de gaz les gazoducs déjà existants, a expliqué à La Voix de la Russie le président de l’Union des producteurs de pétrole et de gaz de Russie Guénnadi Chmal.

« Les gazoducs existants qui partent du tuyau du Nord Stream en Allemagne sont dans le domaine d’application du Troisième paquet énergie. Cela veut dire qu’ils ne peuvent être utilisés qu’à 50%. Les autres 50% sont réservés à d’autres fournisseurs qui sont en fait inexistants ».

Commentant cette situation Gerhard Roiss, directeur général de la compagnie pétrogazière autrichienne OMV, s’est dit convaincu que la confrontation entre la Russie et l’Occident n’annulerait pas la construction du gazoduc South Stream. « Un gazoduc, c’est un projet pour 50 ans. Il faut donc être plus réaliste », a-t-il dit avant d’ajouter que « quatre gazoducs, c’est mieux que trois, et cinq mieux que quatre. Il s’agit là d’un point de vue pragmatique ». Hélas, ce genre de pragmatisme reste toujours étranger à Kiev et ses amis politiques à Bruxelles. /N

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