Pourparlers sur l’accord entre l’Ukraine et l’UE : en quête de bon sens

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Moscou, Kiev et Bruxelles se sont contre toute attente mis d’accord sur le report de l’aménagement d’une zone de libre échange entre l’Ukraine et l’UE. La rencontre ministérielle tripartite a réussi à déboucher vers un compromis : l’accord d’association ne sera pas modifié et sera ratifié, mais prendra effet au début de 2016 au plus tôt.

Les Européens ont reconnu que l’implémentation des normes de l’accord pourrait impliquer des risques économiques. De cette façon, l’Ukraine, dont l’économie balance à la limite du défaut, est restée gagnante : les marchés européens demeureront ouverts aux marchandises ukrainiennes, tandis que l’Ukraine elle-même pourra garder ses taxes douanières sur les marchandises européennes jusqu’à la fin de 2015.

En tant que telle, l’intégration économique est une bonne chose. Mais tout cela est bien en théorie, alors qu’en pratique, les processus d’intégration doivent se dérouler en tenant compte de nombreux facteurs. Dans le cas de l’Ukraine, ces facteurs sont tels que les principaux bénéficiaires de l’association avec l’Europe seront, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les Américains. D’abord, l’accord d’association de l’Ukraine avec l’UE affaiblit considérablement l’Ukraine et la Russie, parce qu’il conduit à la rupture des liens économiques, mais aussi la coopération technique et militaire entre ces deux pays. Ensuite, l’accord donne pour les compagnies américaines accès à l’exploitation à l’échelle industrielle des ressources naturelles en territoire d’Ukraine. Enfin, l’accord va frapper l’Europe, car la paupérisation totale des Ukrainiens, les faillites en masse des petites et moyennes entreprises, une hausse galopante des paiements pour l’eau, le gaz et l’électricité provoqueront une émigration de masse en Occident. L’UE aura à résoudre le problème au détriment de la situation sociale de ses citoyens, menacés du développement du chômage. Car la main d’œuvre bon marché que sont les immigrés légaux et clandestins d’Ukraine va concurrencer sérieusement les Européens qui travaillent. On verra s’y ajouter la montée de la criminalité ethnique, incontournable dans de telles situations. Voici ce que dit Vassili Stoïakine, qui dirige le Centre du marketing politique.

« L’Europe est bien sûr prête à l’association. Mais pour parler franchement, les plans établis initialement par la partie européenne en rapport avec l’accord d’association ont perdu totalement de leur actualité. L’idée consistait en l’élargissement du marché dans le but d’affaiblir l’impact de la crise dans l’UE. Mais à présent l’Ukraine traverse elle-même une grave crise. Le pouvoir d’achat a chuté. Et au moment où l’accord d’association commencera à fonctionner, il n’y aura probablement aucun élargissement du marché. L’Ukraine est à cet égard inutile pour l’Europe. Aussi étrange que cela puisse paraître, mais pour la même raison, l’effet négatif de l’accord d’association sera plutôt considérablement moindre que pronostiqué. Tout simplement parce que son état sera pire, et donc la baisse attendue sera certainement moindre ».

Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a annoncé la volonté de Moscou de respecter toutes les ententes avec l’UE et l’Ukraine au regard de l’intégration de Kiev dans l’UE, mais insiste que cela soit fixé juridiquement. L’entente sur le report doit être fixée par des actes du parlement ukrainien et de la Commission européenne. /N

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