En prévision du sommet des cinq pays riverains de la Caspienne à Astrakhan

En prévision du sommet des cinq pays riverains de la Caspienne à Astrakhan
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Le 29 septembre les chefs des cinq Etats riverains de la Caspienne – Russie, Kazakhstan, Azerbaïdjan, Turkménistan et Iran - se retrouvent à Astrakhan à leur IVe sommet.

En prévision de cet événement l’Agence d'information internationale Rossiya Segodnya a organisé une visioconférence Moscou-Astana-Bakou. Ses participants – des experts de Russie, de Kazakhstan et d’Azerbaïdjan ont passé en revue les thèmes à discuter à Astrakhan, en évoquant des sujets d’actualité relatifs à l’interaction des pays riverains de la Caspienne, les problèmes existants, les moyens de minimiser leur effet, l’écologie, et enfin les risques et les menaces à la sécurité de toute la région de la mer Caspienne…

La Caspienne est la plus vaste étendue d'eau continentale du globe, aux confins de l'Europe et de l'Asie d’une superficie de 371 000 km². L’espace politique, économique et culturel autour de la Caspienne reste depuis l’antiquité un entrelacement des intérêts de divers Etats, ethnies er confessions. Fait curieux : durant son histoire la mer avait plus de 70 appellations données par diverses tribus et peuplades riveraines.

La Caspienne est riche en ressources biologiques, dont 90 % de la population mondiale des esturgeons. Les hydrocarbures du plateau continental constituent son autre richesse. Suivant les évaluations des spécialistes, les réserves prospectées de pétrole dans la région représentent 48 milliards de barils, celles de gaz naturel dépassent 8 billions de mètres cubes. D’après les prévisions de la compagnie russe Lukoil au début des années 20 de ce siècle la production du pétrole sur la Caspienne pourrait atteindre 200 millions de tonnes, et celle du gaz naturel – 270 milliards de mètres cubes.

Au siècle dernier le statut juridique de la mer était régulé par les traités soviéto-iraniens. Après le démembrement de l’URSS et l’apparition de nouveaux Etats indépendants sur les rives de la Caspienne – Kazakhstan, Turkménistan et Azerbaïdjan – le plan d’eau de la mer a été conventionnellement divisé en cinq parties à peu près égales en superficie. De plus, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, ainsi que la Chine continuent de faire valoir leur volonté d’être présents dans la région.

Tout cela explique en fait l’absence jusqu’à présent d’un règlement des problèmes du statut de la mer même, du partage du plateau continental, de l’exploitation de ses ressources biologiques par les Etats riverains. Néanmoins, trois sommets déjà tenus de leurs leaders, des dizaines de conférences internationales, ayant rassemblé experts, diplomates, politiques ont permis de rapprocher progressivement les positions des cinq pays riverains.

Ainsi, au IIIe sommet à Bakou les parties ont signé un accord dans la sphère de sécurité sur la Caspienne, régulant les questions, liées à la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée, la contrebande d’armes, le trafic illicite de la drogue, la prise en otages des navires, la migration clandestine, le braconnage des ressources biologiques… D’après Igor Brattchikov, chargé de mission du ministère russe des Affaires étrangères, le fait que l’élaboration de la Convention sur le statut juridique de la mer Caspienne est menée déjà depuis 18 ans atteste des difficultés et des problèmes en matière de recherche d’un accord entre les cinq pays riverains…Voici ce qu’en a dit à la vidéoconférence à l’agence Sergueï Mikhéïev, qui dirige l’Institut russe de la coopération sur la Caspienne, en présentant à ses collègues le rapport analytique préparé par l’Institut sur l’ordre du jour du sommet à Astrakhan…

« A notre regard, les problèmes de la région Caspienne sont évidents, mais en dépit de leur évidence ils ne cessent pas d’être des problèmes. L’essentiel d’entre eux concerne le statut. L’absence du règlement du statut juridique reste durant de longues années la difficulté qui complique les rapports entre les Etats riverains, en premier lieu, dans le sud de la mer – entre l’Iran, l’Azerbaïdjan et le Turkménistan. Il y a un espoir qu’à ce sommet une quelconque solution intermédiaire puisse être trouvée, du moins c’est ce que j’espère. L’établissement et le développement des relations de bon voisinage et de partenariat est dans l’intérêt d’un essor durable de la région, le principe de tous les processus de négociations sur la Caspienne. »

Voici ce qu’en pense le politologue azéri Tofik Abbassov, rédacteur en chef du journal Neu Baku Post.

« Au round d’Astrakhan, si l’on peut dire ainsi, un certains progrès est possible, ceci demande de la volonté des élites politiques de nos Etats, - dit Tofik Abbassov. – Car si nous négligeons aujourd’hui les problèmes pour seul argument de manquer de temps, dans un proche avenir ils nous obligerons de toute façon de leur faire face et de trouver un consensus. Quant au statut global de la mer Caspienne, je pense que le moment n’est pas encore tout à fait bon pour parler de son adoption définitive, car les divergences notables ne concernent pas les seuls trois pays du sud, dont a parlé M. Mikhéïev. Il faut tout simplement patienter et parcourir par étapes ce que nous avons à parcourir. »

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