L’UE n’est pas disposée à trouver un langage commun avec la Russie

L’UE n’est pas disposée à trouver un langage commun avec la Russie
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Les relations entre l’UE et la Russie ayant été il y a dix mois constructives se sont compliquées. Qui plus est, Bruxelles n’est, semble-t-il, pas disposé à chercher un langage commun avec Moscou ce qui a nui sérieusement au dialogue politique et au partenariat économique entre nos deux communautés.

Les positions polaires sur les événements en Ukraine sont à l’origine de la situation qui s’est créée. Cette conclusion s’impose, de l’avis de notre observateur Igor Yazon, après la discussion au duplex Moscou-Paris « Les relations russo-françaises à la lumière des sanctions et de la crise en Ukraine » engagé récemment par l’Agence internationale d’information  Rossiya Segodnya.

« Comment est la logique du comportement de l’UE et de l’administration française qui se montrent toujours méfiants à la Russie, en particulier sous forme de sanctions ? » Le vice-président de la Commission des affaires internationales, de la défense et des forces armées du Sénat français Yves Pozzo Di Borgo a ouvert la discussion ayant répondu à la question de l’animatrice du duplex Oxana Bouriak.

Ayant accepté la nécessité de faire front commun face au terrorisme international représenté par l’Etat islamique, l’opposant du député français au duplex Igor Morozov, membre du Comité international du Conseil de la Fédération, chambre haute du parlement russe, a objecté que les Européens y compris les députés français n’ont pas révélé un autre mal n’ayant rien à voir avec les idéaux de la démocratie européenne : un brusque regain d’activité des forces nationalistes d’extrême droite en Ukraine, générateur des premiers mois de la crise politique dans ce pays …

Je ne partage pas entièrement l’opinion de mon collègue selon laquelle l’Europe défend les valeurs démocratiques en Ukraine parce que j’ai assisté à ce qui se produisait dans ce pays, dit Igor Morozov. J’ai voulu attirer l’attention de nos collègues européens et français du « groupe d’amitié » dont je suis également membre sur le fait suivant : j’ai vu plus d’une fois les parlementaires européens prendre la parole aux meetings de l’opposition et soutenir leurs intentions de renverser les autorités légalement élues. Les délégués russes ont exhorté alors aux séances des Comités de l’APCE à mettre fin à ces démarches parlementaires. Nous avons invité nos collègues européens à se mettre à la table de négociation aux parlements pour arrêter le glissement de l’Ukraine vers la crise anticonstitutionnelle. L’APCE ne nous a pas entendus et l’on ne saurait que le regretter.

Selon Igor Morozov, trois ministres européens des AE, notamment français, ont signé le 21 février l’accord garantissant une sortie pacifique de l’Ukraine de l’impasse constitutionnelle. Or, un coup d’Etat a été commis le lendemain : le 22 février. L’Europe qui marchait dans le sillage des Etats-Unis n’a rien fait pour arrêter l’évolution des événements ayant entraîné une guerre civile d’envergure dans le Sud-Est de l’Ukraine. Ce n’est qu’à la mi-septembre que les parties se sont entendu sur le cessez-le-feu dans cette région du pays. J’espère, a dit le député russe, que nos collègues européens mettront à profit le potentiel parlementaire pour retirer l’Ukraine du chaos politique et du collapsus économiques dus, entre autres, à la participation des forces extérieures, y compris de l’UE. Nos collègues français, a souligné Igor Morozov, ont soutenu notre initiative concernant le dialogue sur le statut particulier du Sud-Est en tant que l’une des premières démarches du nouveau président d’Ukraine Porochenko. Dans le même temps, selon le député russe, les rapports de l’UE avec le président Porochenko entravent le règlement équitable des problèmes ukrainiens dans l’esprit démocratique. Au micro le député français Yves Pozzo Di Borgo.

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