Alcool, jeux, Internet : les trois fléaux de la société japonaise

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Une enquête réalisée avec l’aide financière du ministère japonais de la Santé sur les loisirs des membres de la société japonaise a donné des résultats étonnants.

Selon cette enquête, plus de quatre millions de Japonais souffrent de cyberaddiction. Les sociologues estiment l’utilisation accrue des smartphones et l'amélioration de la qualité des contenus numériques contribue à l'aggravation de ce phénomène. Ces activités remplacent la vraie communication pour la plupart des gens, s'inquiètent les experts. Et dans cet aspect, le Japon n'est en rien différent des autres pays développés.

Un autre résultat intéressant de l'enquête : presque 5 % des Japonais sont accros aux jeux d'argent, 5 fois plus que la moyenne des autres pays.

« Au Japon, les jeux d'argent sont déjà en quelque sorte légalisés », constate Vladimir Iliouchine, vice-président de l'Association russe des jeux d'argent. « C'est le pachinko (un mélange entre le flipper et la machine à sous, NDLR), un jeu qui n'est plus considéré comme un jeu d'argent au Japon. C'est une industrie puissante, qui rapporte des milliards de dollars, selon certaines estimations. Et beaucoup de gens jouent à ce jeu des journées entières. Je ne peux pas dire pour tout le monde, mais je pense que parmi les Japonais peu nombreux sont ceux qui ont tendance à s'emballer et « claquer » tout leur argent dans ce jeu. Au Japon, on ne parle des jeux d'argent comme d'un fléau. Le gouvernement japonais envisage même de légaliser les jeux d'argent pour augmenter le flux de touristes pour les JO de Tokyo ».

Les résultats du sondage étonnent : 21 % de répondants reconnaissent qu'ils consomment quotidiennement de l'alcool. 56 % reconnaissent boire de l'alcool plus d'une fois par semaine. Selon certaines estimations, plus de 6 millions de Japonais souffrent de problèmes liés à l'alcool. Le président du Club russe de Tokyo Mikhaïl Mozjetchkov condamne une surestimation des valeurs. Si au cours des années précédentes, les Japonais prenaient un verre à la fin de la journée pour enlever le stress et se détendre, la jeune génération boit parce qu'elle ne comprend pas à quoi cela sert de s'épuiser au travail.

« Les gens qui plus de 60 ans aujourd'hui, ont connu les temps difficiles, lorsque la population travaillait au Japon pour survivre. Cette génération d'après-guerre a en fait construit le Japon actuel. Cette génération travaillait sans relâche. Pour vivre une vie normale et déménager d'une cabane dans un logement décent, il faut vraiment beaucoup travailler et travailler dur. Et pour faire partir le stress physique, les gens se permettaient de prendre un verre d'alcool en fin de journée. Aujourd'hui, les temps ont changé. Au Japon, aujourd'hui, il est possible de travailler comme serveur au restaurant pendant un certain temps, et ensuite s'enfermer chez soi devant une console de jeux vidéo. En d'autres termes, travailler moins pour vivre avec moins de moyens, tout en ayant un train de vie décent. L’indicateur de cette baisse d'intérêt pour l’argent, c'est que la chute du marché de l’automobile au Japon. Les membres de la « vielle » génération au Japon pensaient qu'il faut absolument économiser pour acheter au plus vite une voiture. La jeune génération pense : à quoi bon avoir une voiture ? Il faut payer des impôts, réfléchir à une place de parking, réparer la voiture, lorsqu'elle tombe en panne… Il est plus facile et plus intéressant de s’enfuir dans un monde imaginaire, car les jeux vidéo ne coûtent pas si cher, et sont toujours à portée de main ... Les jeunes Japonais ont la même attitude envers l'alcool. Ils boivent non pas parce qu'ils veulent dépasser leur stress, mais parce qu'ils veulent se détendre. Comment on l'écrit dans les magazines, les jeunes ne veulent aucun effort, ayant même perdu l'intérêt pour le sexe. Et la tendance de travailler dur n'est plus à la mode. Finis les objectifs vers lesquels les jeunes foncent avec frénésie. Peut-être que la crise économique y est pour quelque chose. Peu importe combien de temps on travaille, on n'aura jamais assez d’argent pour pouvoir acheter un appartement. Pour les jeunes, ces objectifs sont situés au-delà de leurs rêves. » T

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