L’organisation terroriste État islamique menace l'Asie

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L’État islamique, basé au Moyen-Orient, menace aujourd'hui l'Asie du Sud-Est, écrit vendredi le quotidien Kommersant.

L’État islamique, basé au Moyen-Orient, menace aujourd'hui l'Asie du Sud-Est, écrit vendredi le quotidien Kommersant.

Au moins 10% des soldats de l'EI présents en Irak et en Syrie sont originaires de cette région. Les groupes extrémistes basés en Indonésie, en Thaïlande, en Malaisie et aux Philippines ne cachent pas leur sympathie pour l'idée d'un jihad mondial et créent leurs propres réseaux terroristes.

L'écho de la guerre menée par l’État islamique en Irak et en Syrie est arrivé jusqu'en Asie du Sud-Est, avec l'enlèvement de deux touristes allemands aux Philippines. Le kidnapping a été revendiqué par le groupe extrémiste Abu Sayyaf dont les leaders ont ouvertement déclaré leur soutien à l’État islamique, exigeant des USA qu'ils cessent immédiatement leur opération aérienne en Irak et en Syrie, ainsi qu'une rançon de 4,5 millions d'euros du gouvernement allemand. Dans le cas contraire, ils affirment que les otages "perdront leur tête". Berlin a rejeté ces revendications, alors que l'armée philippine a déployé une garnison supplémentaire sur l'île de Basilan. Abu Sayyaf, qui soutient l'EI, a été créé dans les années 1990 avec l'argent d'Al-Qaïda.

L'exemple des Philippines, où les agissements d'Abu Sayyaf ont été encouragés par les leaders du Front Moro islamique de libération (pour la création d'un État islamique indépendant pour les peuples moro au sud des Philippines) n'est pas unique, et les succès de l'EI au Moyen-Orient n'ont fait que renforcer les dangers pour toute la région.

Les autorités malaisiennes ont dû prendre des mesures contre les jihadistes en se fixant pour objectif, fin mai, de percer à jour les réseaux jihadistes clandestins dans le pays. Le début de l'opération a symboliquement coïncidé avec l'annonce de la mort au combat du premier ressortissant malaisien du côté des extrémistes – Ahmad Maliki, kamikaze qui a tué 25 personnes dans la province d'Anbar au nord de l'Irak. Les services malaisiens cherchent actuellement à bloquer les canaux de départ des résidents du pays sur les fronts syrien et irakien et font la chasse à tous les jihadistes potentiels dans les aéroports.

Les extrémistes malaisiens ont des liens étroits avec les musulmans séparatistes de Thaïlande basés dans les provinces de Narathiwat, Pattani et Yala. Des ressortissants de ces régions rejoignent les rangs de l'EI grâce aux recruteurs malaisiens.

Même à Singapour, connu pour sa stabilité, les autorités reconnaissent que la crise syrienne a affecté sa sécurité. Le vice-premier ministre Teo Chee Hean a déclaré au parlement que plusieurs citoyens singapouriens combattaient au sein de l'EI en Syrie. Le gouvernement local redoute le retour de ces volontaires aguerris dans le pays. Ce problème devient également d'actualité dans d'autres pays.

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