Aimer la vie jusqu’où ?

Aimer la vie jusqu’où ?
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A l’époque de l’utilitarisme total, la vie est-elle toujours considérée comme un don sacré ? Malheureusement, ce n’est pas souvent le cas, le confort étant apprécié le plus aujourd’hui par l’humanité.

Si la vie fatigue, on peut l’interrompre sans hésiter ou la changer en renonçant à des principes éthiques et moraux… Mais en pensant de la sorte, on risque de tomber dans un piège, car dans ce cas la vie perd simplement tout son sens.

Aujourd’hui plusieurs questions de bioéthique, discipline assez récente, sont un objet d’une discussion acharnée au sein de la société occidentale. Et ce qui rassure, c’est que les partisans de ce qu’on appelle la vision traditionnelle, s’appuyant sur des valeurs chrétiennes, trouvent des moyens pour se faire entendre.

En voilà un exemple. A partir du 8 novembre à Parais-le-Monial, cité du Sacré-Cœur, se tiendra pour la 13e fois déjà le colloque Bioéthique et Vie Humaine « Aimer la vie jusqu’où ? ». Les organisateurs de ce colloque sont convaincus qu’il est possible de savourer la vie même dans des situations où la souffrance devient trop lourde à porter. Solenne de Gibon, l’une des organisatrices du Colloque Bioéthique et Vie Humaine, dans une interview accordée à la Voix de la Russie, a fait part de sa perception de la vie et raconté en quoi consiste le travail du colloque.

LVdlR. « Madame de Gibon, j’ai devant moi le prospectus de votre colloque intitulé « Aimer la vie jusqu’où ? ». Pourriez-vous nous dire un peu plus sur ce que représente ce colloque ?

Solenne de Gibon. C’est en effet le thème principal. Ce que nous voulons proposer aux participants, c’est de réfléchir sur l’acceptation de la vie et l’amour de la vie, même jusqu’à dans des situations de souffrance et dans des situations très délicates. Nous pensons, par exemple, à la souffrance de l’enfant.

LVdlR. Ce forum est destiné à un groupe de participants particulier ou bien tout le monde peut y venir pour trouver des réponses ?

S.deG. Nous souhaitons nous adresser à toute personne désireuse de réfléchir avec nous sur ces sujets, qui touchent à la personne humaine et à ses fragilités, que ce soit en début de vie, en fin de vie, ou face à des situations de souffrance, de handicap. Nous proposons un éclairage chrétien mais ce colloque est ouvert à tous.

LVdlR. Sur le programme on voit quelques thématiques autour desquelles se dérouleront les ateliers. C’est la philosophie, la médecine, l’éthique, le droit, la sociologie. Pourriez-vous commenter sur les ateliers du colloque ?

S.deG. Sur chaque sujet de bioéthique, nous proposons un éclairage qui peut être philosophique, qui peut être un peu plus scientifique, qui peut être parfois juridique. Mais avant tout, nous proposons un éclairage anthropologique. Nous proposons une vision humaine et chrétienne sur ces sujets qui touchent à la fragilité, à la difficulté mais aussi à la beauté de la vie. Ce n’est pas un colloque qui s’adresse à des experts. Nous invitons des personnes très compétentes dans leurs domaines. Mais nous proposons aux participants une réflexion humaine. Les intervenants sont choisis avec soin. Ils sont sélectionnés sur leur expertise par rapport au sujet mais aussi sur l’anthropologie et la philosophie qui guident leurs pensées. Nous voulons des intervenants qui disent la vérité mais qui sachent la dire avec beaucoup de délicatesse, d’ouverture, pour ne pas blesser les personnes mais les encourager à être renouvelés dans une espérance et à se mettre en chemin. Nous sommes une communauté catholique. Nous invitons tous les participants à avoir ce regard d’espérance et d’émerveillement dans la vie.

LVdlR. Madame de Gibon, aujourd’hui le confort de l’individu est apprécié beaucoup plus que les valeurs humaines telles que par exemple l’abnégation, la compassion… Quelles solutions proposez-vous ?

S.deG. La solution viendra de l’accueil de sa propre fragilité et vulnérabilité, et par la suite de l’acceptation de la souffrance de l’autre. Et puis enfin d’une véritable solidarité qui est d’accompagner la personne sur son chemin, vivre à côté d’elle, faire preuve de compassion. On a trop tendance aujourd’hui à vouloir supprimer des personnes qui souffrent. Nous voulons supprimer la souffrance mais pas supprimer la personne qui la porte.

Ces colloques rencontrent toujours beaucoup de succès mais c’est un succès au-delà du nombre de participants. Ce colloque rassemble environ 500 participants, c’est un chiffre qui est en légère augmentation chaque année. Mais au-delà des chiffres, ce qui est important, c’est ce qui se joue dans les cœurs. C’est la démarche de conversion, c’est la démarche d’avoir un autre regard sur la vie et sur ses difficultés, un autre regard sur les personnes qui souffrent. Nous sommes émerveillés de voir le chemin que le Seigneur peut faire dans les cœurs. Ce colloque a lieu à Paray-le-Monial qui est la cité du Sacré-Cœur de Jésus. Les participants viennent chercher du courage, se réconforter, se former et repartent avec de l’énergie, de l’espérance, avec parfois le désir de changer de pratiques médicales, par exemple, pour mieux soigner la personne, mieux accepter sa différence. Eh bien, ce résultat n’appartient qu’à Dieu. Mais ce que nous pouvons observer, c’est un renouvellement dans le chemin de chaque personne et le désir renouvelé des témoins de l’Evangile de la vie, c’est surtout ça qui est important. »

 

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