Le «mardi noir» ou la montée en spirale

© Sputnik . Anton DenisovLe rouble russe
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L’économie russe connaissait en 1994 une période difficile. L’inflation était bien forte. La Banque centrale de Russie a dû actionner la planche à billets. Cela a créé une bulle spéculative à cause d’une surabondance de roubles. Et voilà que le 11 octobre, la bulle a éclaté. Ce jour est entré dans l’histoire russe sous le nom de «mardi noir».

La BCR n’était pas prête à un revirement aussi brusque. C’était par ailleurs une période de transition entre l’économie planifiée et celle de marché, entre l’URSS et la Russie. Il n’existait ni marges de fluctuation de la monnaie ni autres instruments qui pourraient arrêter la dégringolade du rouble, dit Mikhaïl Molodov, directeur des programmes d’investissement de la banque Express Credit.

« La Banque centrale de Russie était alors très embarrassée. Les réserves de change étaient elles aussi minimales. Le montant éventuel des ventes de dollars ne permettait pas de stopper la baisse du rouble par rapport à la monnaie américaine. Ce jour-ci, la demande des devises tournait autour de 325 millions de dollars tandis que l’offre ne dépassait pas 24 millions de dollars. Il est donc clair que la chute de 27 % du rouble ne saurait être enrayée en un seul jour. »

Après ces évènements malheureux, les autorités monétaires ont quand même réussi à ramener le rouble à son état initial. Une analyse des erreurs a également été faite. Voici l’avis de Mikhaïl Molodov sur le potentiel actuel de la BCR.

« La Banque centrale a déjà ajusté sa politique de manière à pouvoir contrôler les taux de change. A cette fin, elle utilise surtout le taux de refinancement, les interventions sur le marché des changes et la limitation des ventes de dollars pour les exportateurs, ce qui constitue un bon soutien pour le rouble. Bref, la BCR s’est procurée de nombreux mécanismes qui doivent exclure la répétition de ce genre de krach. »

Certes, aucun pays n’est protégé contre la répétition du « mardi noir ». La crise américaine de 1929 en offre un exemple frappant, tout comme les crises postérieures comme celle de 2008 qui a plongé les Etats-Unis dans la stupeur. C’est que les crises se répètent tous les 20 ou 30 ans, non pas parce que l’économie mondiale revient au point de départ. Elle se développe plutôt en montant en spirale, ce qui explique la brièveté relative des crises des années dernières. A court et à long terme, la chute du rouble est pratiquement impossible. La Russie s’est visiblement raffermie et elle est maintenant capable de faire face aux accidents financiers.

Les opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que la responsabilité de l’auteur.

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