Bientôt des combats entre islamistes et Kurdes en Europe?

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Après une série d'attaques menées hier par la coalition internationale sous l'égide des USA, les combattants de l'organisation terroriste Etat islamique (EI) ont quitté une partie des positions qu'ils occupaient dans la ville kurde de Kobani au nord de la Syrie, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

Après une série d'attaques menées hier par la coalition internationale sous l'égide des USA, les combattants de l'organisation terroriste Etat islamique (EI) ont quitté une partie des positions qu'ils occupaient dans la ville kurde de Kobani au nord de la Syrie, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

Les Kurdes, menacés par l'EI d'une "éradication totale", ont annoncé qu'ils étaient prêts à "reproduire l'exploit des héros de Stalingrad" pour défendre la capitale de leur autonomie en Irak. Quant aux représentants des diasporas kurdes à l'étranger, ils ont déclaré la "guerre aux doubles standards": ils considèrent l'aide occidentale dans la défense de Kobani comme "insuffisante" et sont persuadés que les USA "ne veulent pas agir au détriment des intérêts de la Turquie". Ce pays est devenu un centre supplémentaire de résistance kurde, qui menace de s'étendre sur toute l'Europe.

Merab Chamoïev, chef de l'Union internationale des associations kurdes, qualifie les frappes aériennes contre les positions de l'EI de "demi-mesures". C'est également l'avis du dirigeant du Kurdistan syrien, Salih Muslim, chef du parti de l'union démocratique, qui s'est opposé hier à une opération terrestre en Syrie mais a demandé à l'Occident de fournir des armes aux Kurdes syriens. Avant cela, Salih Muslim avait formulé la même requête aux autorités turques, mais Ankara avait exclu toute fourniture d'armes aux Kurdes.

Il n'est pas étonnant que le leader des Kurdes syriens se prononce contre une opération terrestre, plus résolument encore que Damas: l'expansion de la lutte contre l'EI se traduirait par une implication active de la Turquie dans les opérations.

Certains experts d'Ankara réfutent ce pronostic et affirment que la Turquie ne peut et ne veut pas faire entrer ses troupes sur le territoire du pays voisin. "La guerre entre l'EI et l'aile militaire du parti de l'union démocratique ne concerne pas la Turquie, mais la Syrie", a déclaré Torgul Ismail de l'Université TOBB d'économie et de technologie d'Ankara. Il a rappelé que les représentants du parti démocratique populaire pro-kurde au parlement turc avaient voté contre la participation de la Turquie aux opérations en Syrie.

Mais c'est loin d'être l'avis de tous les Kurdes résidant en Turquie. L'aile radicale du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s'est même engagée dans un conflit ouvert avec les autorités turques: une vague d'importantes manifestations frappe le pays depuis mardi. Les membres du PKK dénoncent "la position trop passive d'Ankara vis-à-vis des événements à Kobani".

La récente déclaration du président turc Recep Tayyip Erdogan disant que "le PKK et l'EI représentent le même danger pour le pays" n'a fait que jeter de l'huile sur le feu.

Les affrontements armés entre la police et les jeunes ont fait au moins 15 morts en Turquie.

Un couvre-feu a été instauré dans six provinces de l'est, épicentre des manifestations kurdes. L'armée a été introduite hier dans certains quartiers d'Istanbul et de Diyarbakir – la capitale officieuse du Kurdistan turc.

La confrontation entre les Kurdes et les islamistes se propage également en Europe. Comme ils sont nombreux dans plusieurs pays européens, cela pourrait entraîner des affrontements aussi graves qu'en Turquie sur le Vieux continent.

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