La France est avec la Russie. Claude Guéant se prononce

La France est avec la Russie. Claude Guéant se prononce
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Ancien secrétaire général de la présidence de la République et ministre de l’Intérieur, Claude Guéant devenu avocat reste un fidèle de l’UMP d’obédience gaulliste (car il y a aussi une autre UMP incarnée par Alain Juppé).

Tandis qu’une Conférence internationale se tient à Milan pour réunir autour de la même table tous les grands acteurs européens plus la Russie et l’Ukraine, Claude Guéant donne son optique des relations à mettre en place avec Moscou.

Voix de la Russie. Que pensez-vous des relations entre la France et la Russie ?

Claude Guéant. De façon très claire, je dirais que la France a vocation d’avoir d’excellentes relations avec la Russie ! Cela pour des tas de raisons historiques et culturelles : nous partageons beaucoup ! Sur le plan culturel, je suis frappé à chaque fois que je rencontre des Russes. Nous avons vraiment une histoire en ce sens entre nous. Et je trouve désolant que nous soyons arrivés aujourd’hui – j’espère que ce n’est très provisoire – à une relation qui est difficile entre nos deux pays.

Indépendamment même des aspects que j’avais évoqués il y a un instant, nous sommes la France aussi bien que l’Union Européenne, complémentaires de la Russie. D’abord nous sommes des voisins. Donc nous avons vocation à bien nous entendre, à développer nos liens, à les approfondir. La Russie a des besoins sur le plan économique : nous pouvons lui apporter certaines technologies et la Russie peut nous apporter beaucoup. Je trouve désolant qu’aujourd’hui à la télévision je vois des agriculteurs français obligés de jeter leurs légumes et fruits parce qu’ils ont l’interdiction de vendre ces fruits et légumes à la Russie. Le paradoxe invraisemblable : c’est que l’Union Européenne et le gouvernement français sont obligés de les subventionner pour des produits d’excellente qualité qu’ils auraient pu vendre à la Russie et que les Russes seraient très heureux d’acheter.

Je pense que nous sommes dans une phase qui est profondément regrettable et il faut que très rapidement, quelqu’un en Europe – et je souhaiterais que la France soit ce quelqu’un ! – dise ! « Ecoutez ! Arrêtons ! Réfléchissons à nos intérêts stratégiques ! »

Il y a, bien sûr, des choses que la Russie n’aurait sûrement dû faire – elle est peut-être allée un peu loin, mais ceci dit nous avons vocation et devoir de bien nous entendre avec la Russie.

VDLR. Croyez-vous que la Commission Européenne est la cellule appropriée pour une telle réflexion ?

Claude Guéant. Je pense que dans les structures européennes qui sont un peu compliquées, ce n’est pas la Commission qui doit être le lieu de la révision de cette attitude que nous avons à l’égard de la Russie mais plutôt le Conseil ! C’est-à-dire le lieu où se trouvent l’échelle d’Etats et de gouvernements. Ou bien en session ministérielle, le Conseil des ministres des affaires étrangères. Je crois que ce sont les Etats qui doivent s’exprimer plus que les institutions dont la Commission, une structure technocratique. C’est un vrai problème politique ! Parce que fondamentalement il s’agit quand même de savoir si la France et d’autres Etats de l’UE, veulent avoir ou pas une bonne relation avec le peuple russe. Et quant à moi, ma réponse est claire et catégorique : nous devons avoir une bonne relation avec le peuple russe et avec la Russie. Nous devons développer nos liens et il y a beaucoup à gagner sur le plan géostratégique à avoir de bonnes relations avec la Russie. Parce que je suis absolument convaincu que beaucoup de conflits et crises à travers le monde si nous faisions davantage confiance à la Russie. Nous arriverions plus facilement à trouver des solutions qui s’imposent tellement les drames qui se passent sont lourds !

Commentaire. « M’aimera - m’aimera pas ? » La Russie est toujours en mal d’amour. Elle aimerait tant que les Européens comprennent ses mobiles et sa façon de vivre, mais voilà ! La Seule chose qu’ils veuillent c’est de l’utiliser sans scrupules et états d’âme ! Le gaz, l’uranium, le brain drain tout y passe. Alors la Russie résiste et la tension au sein de l’Europe monte. La fin de communisme sonna le retour aux relations ancestrales – telles qu’elles se sont construites à travers moult siècles. Alors autant les restaurer dans son intégrité et ne pas essayer d’être à la fois avec les Américains et contre les Russes.

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