Les pays d’Europe Centrale et de l’Est ne veulent pas se quereller avec la Russie

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Les résultats constructifs de la visite du président de Russie Vladimir Poutine à Belgrade attestent du refus d’une partie considérable de l’opinion européenne de partager les phobies de Bruxelles et de Washington.

Et l’explication ne réside pas dans les seules traditions historiques d’une interaction fructueuse de la Russie avec la même Serbie et ses voisins pour la région d’Europe Centrale et de l’Est, mais aussi dans des projets d’envergure concrets, proposés par Moscou à ses partenaires. Les Etats-Unis et la direction de l’UE sont irrités, mais ne sont pas en mesure de contrer les atouts russes- estime notre observateur Piotr Iskenderov.

Les marchés mondiaux qui s’effondrent une nouvelle fois indiquent une nouvelle spire de la crise économique. D’autres régions elles non plus ne peuvent aider les Européens. Le FMI a revu à la baisse ses pronostics pour l’économie mondiale, tandis que les responsables de la Réserve fédérale des Etats-Unis ont reconnus que cela pouvait avoir des effets négatifs sur les rythmes de croissance du PIB national.

Et voilà que sur une toile de fond que la direction des Etats-Unis et celle de l’UE somment en fait aux pays européens de rompre en fait les échanges économiques et commerciaux avec la Russie et de renoncer à la réalisation des projets mutuellement avantageux – y compris dans la sphère énergétique. Doit-on s’étonner après au sujet d’une opposition croissante à de tels plans ?

Les experts occidentaux eux-mêmes reconnaissent l’inconsistance économique et politique de la ligne antirusse de l’Occident. Comme l’écrit The Financial Times londonien, « il est peu probable que les dirigeants occidentaux puissent évaluer à quel point semble provocatrice à Moscou la progression de l’OTAN en direction de l’Est ». De plus, poursuit le périodique, l’UE « envoie des signaux provocateurs analogues avec son programme de « Partenariat oriental ».

Les contradictions actuelles dans les rangs de l’UE au sujet du développement des rapports avec la Russie risquent d’avoir des conséquences institutionnelles encore plus graves pour l’organisation elle-même. Boris Roubtsov, professeur à l’Académie russe des finances, a noté dans un entretien avec notre correspondant qu’une analyse objective de tous les aspects positifs et négatifs de l’unification de la ligne politique et économique à l’échelle de l’UE s’imposait concernant chaque pays concret :

« Ce qui se passe en Europe atteste de ce que dans certains cas vaut mieux en effet garder l’indépendance dans la même politique économique. Ce sera plus avantageux. Quoi qu’il en soit, il faut regarder au cas par cas. Cela dépend déjà de chaque pays et de sa situation en Europe et dans le monde. »

Dans sa récente intervention au parlement national la nouvelle Première ministre Ewa Kopacz a dit la nécessité pour la diplomatie polonaise de revoir sans tarder sa politique. Elle a relevé être préoccupée par « l’isolement de la Pologne » au sein de l’UE, dont la raison peut être la formulation « d’objectifs peu réels » en Ukraine. Or Varsovie est loin d’être la seule dans ce sens. Ce sont avant tout Washington et Bruxelles qui avaient initialement fixé des « buts peu réels » à l’encontre de l’Ukraine et de la Russie. De là des problèmes qui se multiplient au sein de l’UE.

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