La Chine établit une banque régionale en Asie avant le sommet de l’APEC

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La Banque asiatique d’investissements dans les infrastructures (AIIB) a été établie officiellement le 24 octobre, avant le lancement du sommet de l’APEC. Ce projet si cher à Xi Jinping agace fortement les Etats-Unis qui n’ont pas soutenu ce projet.

Xi Jinping a annoncé son intention de créer une banque sur la plate-forme de discussion de l’ASEAN, proposant à ses partenaires étrangers de rejoindre le projet. Une vingtaine de pays ont trouvé ce projet intéressant, notamment l’Inde, l’une des plus grandes économies du monde. Les autres participants à ce projet, notamment le Pakistan, le Sri Lanka, le Népal, le Bangladesh, l’Oman, le Qatar et le Koweït, appartiennent tous à l’ASEAN. Seule l’Indonésie manque à l’appel. Elle a motivé le refus de participer à ce projet par les élections présidentielles et la formation d’un nouveau gouvernement.

A l’origine, plusieurs pays d’Europe, l’Australie et la Corée du Sud étaient intéressés par le projet. Mais les Etats-Unis ont fait pression sur leurs alliés, exigeant d’ignorer cette initiative chinoise. Le gouvernement américain a affirmé que la banque ne serait pas capable de respecter les standards écologiques nécessaires à la réalisation des projets d’infrastructure, doutant également que le nouveau projet soit « aux normes » en ce qui concerne les exigences des droits de l'Homme. La Banque mondiale (BM) et la Banque asiatique de développement (BAD) répondent tous les deux à ces critères. On voit derrière cette position des Etats-Unis une nouvelle tentative de contenir la Chine, explique Andreï Ostrovski, vice-directeur de l’Institut de l’Extrême-Orient sous l’égide de l’Académie russe des sciences.

« Les Etats-Unis et la Chine se battent pour le partage des zones d’influence dans la région Asie-Pacifique. Et la création de l’AIIB, c’est la poursuite de cette lutte. Les États-Unis n’ont pas besoin d’un concurrent redoutable dans cette région. Donc, ils essaient de l’affaiblir par tous les moyens, économiques et politiques. Je suppose que les troubles qui ont éclaté à Hong Kong, ont été provoqués par les Etats-Unis dans ce même but. La Chine fait sortir jusqu’à 70% de ses investissements sur le marché mondial par Hong-Kong et c’est aussi par cette région administrative spéciale qu’elle reçoit les investissements étrangers. Cette région joue le rôle de plateforme boursière, portuaire et bancaire pour la RPC. Les États-Unis ont tenté de la déstabiliser, privant ainsi la Chine de ses avantages en ce qui concerne la sortie des capitaux à l’étranger ».

La Chine est actuellement la deuxième économie mondiale. Son rôle ne cesse de croître, mais cette croissance ne lui permet pas de se doter d’un statut en conséquence dans les institutions financières mondiales. Notamment au sein du FMI et de la Banque Mondiale, qui se trouvent sous une forte influence des Etats-Unis et de l’Union européenne. Quant aux pays occidentaux, ils ignorent tous les messages que lance Pékin, appelant à changer cette situation.

« La Chine pourrait ainsi renforcer son rôle dans le monde et dans les organisations économiques internationales. Et accroître le rôle du yuan chinois dans les transactions internationales. La nouvelle banque est dotée de réserves en devises étrangères de la RPC, sachant que ce pays est le premier créancier des pays étrangers dans le monde. C’est une décision importante qui permettra de faire participer dans le projet financier de nombreux pays en développement, désireux de développer leurs projets d’infrastructure. En poursuivant sa croissance économique, la RPC va continuer à renforcer son influence et essayer de se trouver un plus grand nombre d’alliés parmi les pays en développement, actuellement alliés des Etats-Unis et de l’Union européenne. La nouvelle banque l’aidera dans ce projet ».

Le capital initial de la nouvelle Banque asiatique d’investissements dans les infrastructures devrait s’élever à 50 milliards de dollars. Et la Chine sera le principal bailleur de fonds. Mais les autorités chinoises espèrent que les contributions des autres participants à ce projet permettront d’augmenter le capital de la banque jusqu’à 100 milliards de dollars. Cette somme représente 2/3 du capital de la BAD, qualifiée de « pro-américaine » par la RPC. /N

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