Le comiccon de Québec

Le comiccon de Québec
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Les amateurs de bandes dessinées québécois sont choyés. Le traditionnel comiccon de Montréal n’est plus le seul évènement leur étant dédié dans la belle province. La première convention de Comics de la ville de Québec se tiendra les 25 et 26 octobre prochains. Ils auront la chance d’y rencontrer leurs idoles des séries de télés et de la lutte, mais surtout, se glisser dans la peau de leurs personnages favoris.

Toujours une nouveauté au Québec, les conventions de comics sont des foires où l’on pratique la costumade. Cette activité consiste à se déguiser en personnage de dessins animés ou de jeux vidéo. Les Québécois sont encore des néophytes dans le domaine, mais partout dans le monde, le phénomène est à l’apogée de sa popularité. Marie-Claude Bourbonnais est mannequin professionnelle. Elle pratique ce qu’on appelle en anglais le « cosplay. » Elle nous explique la genèse de ce phénomène.

« Ça a commencé avec les fans de Star Trek, dans les années 80, qui se sont mis à se déguiser en personnage de Star Trek, parce qu’il voulait amener à la vie ces personnages qu’ils aimaient. Ça a été repris au cours des années suivantes par les gens de divers pays asiatiques, saufs, qu’eux, ils se déguisent en personnages de leur culture donc, en dessins animés et en mangas japonais. »

Le port du costume est le tronc commun des comiccons. Partout dans le monde, les amateurs de cette pratique se déguisent, mais les façons de faire ne sont pas uniformes. Chaque pays à sa propre culture de « cosplay ». Marie-Claude l’a constaté lors de ses nombreux voyages à l’étranger.

« En Asie, ce n’est pas si important que ça de fabriquer ton costume toi-même. Il se vend beaucoup de costumes déjà fabriqués en Chine. Ce qui est important c’est davantage ta prestation. Ça va être ta chorégraphie et la façon dont t’incarnes le personnage. Comment tu bouges. Comment tu chantes quand tu fais ton lipsing sur la chanson thème du dessin animé. Je me suis fait dire qu’en Europe, les gens accorderaient plus d’importance au fait que tu fabriques ton costume toi-même. Porter un costume acheté, c’est un sacrilège. Faut vraiment que tu sois impliqué dans la fabrication. En Amérique du Nord, le fan américain moyen accorde peu d’importance à l’aspect technique du costume. C’est très très américain comme comportement. Si ça flashe, si c’est en couleur, si c’est décolleté, si c’est impressionnant, les gens vont être heureux. Est-ce que c’est bien réalisé? Ce n’est pas si important que ça pour eux. »

À titre de costumière, Marie-Claude préfère la culture européenne du « cosplayé » mettant en valeur la qualité de travail technique. À première vue, privilégier le marché du vieux continent pourrait sembler hasardeux. La costumade est née aux États-Unis et le marché nord-américain parait incontournable. Selon la Québécoise, les apparences sont trompeuses.

« On a l’impression que le marché américain c’est tout, comme on est un pays frontalier, on subit beaucoup l’influence des Américains, mais la plus grosse convention en Amérique du Nord c’est le San Diego Comiccon et en France, il y a une convention qui s’appelle la “Japan Expo” à Paris qui est deux fois plus grosse. En Asie, le “cosplay”, c’est encore plus gros. En Asie, c’est un mode de vie. Ce n’est même pas une sous-culture, c’est de la pop-culture, le “cosplay”. »

Les Américains ne sont donc pas le centre de l’univers dans la costumade. Leurs intérêts ne le sont pas non plus. Selon Marie-Claude, l’amour pour Superman et Batman, demeure très sectoriel. Incontournables aux cinémas, les superhéros sont marginalisés dans les conventions de bandes dessinées sur la scène internationale.

« C’est le dessin animé et le manga japonais, ainsi que les jeux vidéos, qui règnent en roi et maitre sur toute l’Europe, les pays asiatiques, le Mexique et l’Amérique du Sud. Le “comic book” américain, c’est une affaire américaine. C’est ce que les Américains préfèrent, parce que ça vient d’eux. »

Les Américains ont aussi importé dans les conventions un dada leur étant très particulier : le catch. La lutte, comme on l’appelle au Québec, est maintenant partie prenante des comiccon. Hulk Hogan et Ric Flair visitent les grandes conventions de bandes dessinées américaines. Marie-Claude Bourbonnais à sa propre hypothèse pour expliquer ce phénomène.

« La lutte, c’est flamboyant. C’est comme un combat de jeu vidéo, mais “live” dans un ring. C’est par le côté pop-culture que les lutteurs se sont frayés un chemin jusque dans les conventions. »

Le premier comiccon de Québec aura d’ailleurs lui aussi sa super vedette de la lutte. Mick Foley, surnommé « the hardcore legend », sera de la partie. Il y donnera un spectacle humoristique au grand plaisir des amateurs de catch de la région de Québec, car Marie-Claude croit que la première édition sera d’abord et avant tout à saveur locale.

« Les gens qui vont assister au comiccon de Québec ce sera des gens d’ici, de la ville de Québec, et des autres régions. Ça, c’est ce que moi je crois. J’ai hâte de voir. Moi, j’invite les gens à venir au comiccon de Québec. C’est ma ville. Pour une fois qui se passe quelque chose à côté de chez moi, je ne pouvais pas manquer cela. »

Le comiccon de Québec aura lieu les 25 et 26 octobre prochain au Centre des congrès de Québec. Les billets sont disponibles en ligne au cout de 30 $.

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