Mort de Rémi Fraisse: les gendarmes ont fait leur travail (INTERVIEW)

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Voilà déjà quelques jours que la mort du manifestant Rémi Fraisse défraye les chroniques.

Voilà déjà quelques jours que la mort du manifestant Rémi Fraisse défraye les chroniques.

Ce jeune homme de 21 ans venu manifester contre la construction du barrage de Sivens dans le Tarn samedi dernier a été retrouvé mort dans la nuit de dimanche après qu’une action à priori pacifique a dégénéré en un affrontement d’une centaine de personnes avec les forces de l’ordre. Pendant l’intervention des gendarmes des flash-balls, des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes ont été utilisées, l’une de ces dernières pourrait être la cause du décès du jeune homme. Une arme non létale à l’origine, elle serait restée coincée au niveau de la nuque du manifestant ce qui a mené à cet effet tragique.

Depuis les manifestations et les actions de soutien ne cessent pas, malgré les appels du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve au calme, car les rassemblements ont encore une fois mené à des débordements. Roger Marion considère quant à lui que l’intervention des gendarmes était justifiée, pour ce préfet honoraire les forces de l’ordre ont employé les moyens qui sont nécessaires à la maîtrise d’une manifestation violente, la mort du jeune homme est un accident tragique :

- Par rapport au cas de Rémi Fraisse, quels enseignements doit on tirer de cet incident regrettable ?

- Quels enseignements? On se trouve dans le cadre d’une manifestation violente, il y a eu dans le respect de la loi un usage de la force qui était proportionné à l’agression dont les gendarmes étaient l’objet. On est dans la gestion de l’ordre publique avec l’usage de la force qui a été nécessaire pour la protection des personnes et des biens.

Le problème de fond que ça pose, c’est que dans ce pays il y a des grands projets, comme le projet de l’aérodrome à Notre Dame des Landes, comme le barrage dans le département du Tarn. Les opposants au lieu d’utiliser la force et la violence ils doivent avoir recours à toutes les voies de droit pour contester une décision. Il faut que l’état et les collectivités territoriales en l’occurrence puissent aller jusqu’au bout de leur projet, qui sont d’une importance vitale et qui sont économiquement nécessaires. Ce pays a aujourd’hui besoin de développement économique, d’industrialisation et il a besoin que les grands projets aboutissent.

- Mais il y a le droit à la manifestation en France quand même.

- Les manifestations n’ont pas à tourner à la violence et à l’agression des forces de l’ordre.

- Est-ce que l’on peut dire qu’en France il est dangereux de manifester ?

- Lorsque la manifestation est dangereuse il faut rétablir l’ordre. Si il y a des forces de sécurité c’est bien pour les faire rentrer dans le rang.

- Est-ce qu’il ne faudrait pas alors revoir les actions que peuvent mener ces forces de sécurité ?

- Pas du tout, il y a des lois chez nous et la loi a été strictement respectée.

- Il ne faudrait pas alors revoir les moyens qu’ont les forces de l’ordre ? Et par rapport à l’enquête qui est menée, est-ce qu’il faut prendre des mesures si l’on trouve les coupables ?

- La première question que vous m’avez posée sur les moyens mis à disposition des forces de l’ordre, ça dépend du ministère de l’intérieur. L’enquête elle est du ressort des autorités judiciaires. Attendons la fin de l’enquête pour voir. Il y a non seulement une enquête, mais il y a aussi une mission inspection par l’inspection générale de la gendarmerie. Au plan administratif et judiciaire on saura ce qui s’est passé et les conclusions on ne les tirera qu’à l’issue.

- Comment est-ce que l’on peut faire en sorte que les manifestations ne soient pas violentes. Pour que le droit à la manifestation soit respecté, mais qu’il n’y ait pas de débordements ?

- Je pense que le préfet du département concerné et les autorités de police, la difficulté pour eux c’était d’arriver à protéger les lieux. La situation topographique et géographique est différente d’une manifestation en milieu urbain et à partir de là je pense qu’il avait mis les forces nécessaires et suffisantes. Après ce sont les provocateurs et les casseurs qui ont tourné cette manifestation qui aurait du rester paisible, ils l’ont tourné à la violence et c’est cette violence qui a nécessité la réponse et les moyens mis en place par les forces de l’ordre.

Propos recueillis par Alexeï Makarov, La Voix de la Russie

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