A Pékin on disperse le smog pour épargner les poumons des invités au sommet de l’APEC

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Selon les autorités chinoises, le smog, résultat de la pollution des grandes villes chinoises, ternit l’image du pays. C’est pourquoi le gouvernement de Pékin s’est posé comme objectif d’assurer une bonne qualité de l’air pendant le déroulement du sommet de l’APEC, qui aura lieu les 10 et 11 novembre prochain.

Organiser le sommet de l’APEC, c’est l’une des principales missions diplomatiques de la RPC en 2014. Et les fonctionnaires n’étaient pas les seuls à se préparer à ce sommet. Ce fut aussi le cas des diplomates et des fonctionnaires chargés des questions d’écologie. Selon le vice-premier ministre de la RPC Zhang Gaoli « la priorité absolue » pour la Chine, c’est le ciel bleu pendant le sommet de l’APEC.

Selon l'agence d’informations Xinhua, pour chasser le smog, les autorités chinoises ont sérieusement limité la circulation automobile dans la capitale chinoise en introduisant la circulation alternée en fonction des numéros pairs et impairs sur les plaques d’immatriculation. Par ailleurs, selon le quotidien hongkongais South China Morning Post, pour réduire la circulation automobile dans la ville, les fonctionnaires de la capitale partiront en congés du 7 au 12 novembre prochain. Toutes ces mesures devraient réduire la congestion des artères de la ville de 35%, selon les calculs de la Commission des transports de Beijing.

Pékin a déjà pratiqué de telles mesures pendant les Jeux Olympiques de 2008. En outre, en août dernier, lorsque les hauts fonctionnaires des pays membres de l’APEC se sont rendus à Pékin dans le cadre d’une réunion de préparation au sommet, l’utilisation des voitures de fonction par les fonctionnaires pékinois était limitée pendant une période de deux semaines.

Mais cela c’était passé en été, lorsque la Chine du Nord n’avait pas encore commencé à se chauffer au charbon, ce qui est le cas actuellement. Les produits de la combustion du charbon sont l'une des principales composantes des émissions polluantes dans le ciel de la capitale chinoise. En plus, les conditions écologiques ont été alourdies par un mois d’octobre sans vent et très doux. Cet octobre est comparé par les météorologues à février, lorsque les Chinois ont lancé des pétards et des feux d’artifice pour fêter la Nouvelle année selon le calendrier lunaire. Pour rendre l’atmosphère avant le début du sommet de l’APEC plus transparente, les autorités chinoises ont également demandé à la province voisine du Hebei d’arrêter temporairement les usines proches de Pékin, pour que les gaz toxiques rejetés dans l’atmosphère ne s’accumulent pas au-dessus de la capitale chinoise.

Les autorités pékinoises ont déclaré la guerre à la pollution dès mars dernier, interdisant notamment la construction d’industries qui fonctionnent au charbon. Des inspections des usines concernant le respect des normes écologiques ont été menées dans toute la ville. Les amendes pour les industries qui ne sont pas aux normes ont été dramatiquement augmentées, et des centaines d’usines qui violent le nouveau règlement en vigueur ont été fermées. En outre, la loi sur la protection de l’environnement a été modifiée au printemps de cette année pour la première fois depuis 1989. De nouvelles modifications permettent désormais à des organisations non-gouvernementales de porter plainte contre la violation des normes écologiques et de punir les personnes physiques ou juridiques responsables de ces violations. Enfin, dans le cadre de la lutte contre la pollution atmosphérique, Pékin a proposé de limiter la vente des voitures neuves, introduisant un système de récompenses pour tous ceux qui achètent des véhicules hybrides ou électriques.

Ces nouvelles mesures sont dictées non seulement par la dégradation de la situation écologique dans le pays, mais aussi par la préoccupation croissante des citoyens face à ces problèmes. En 2008, le Pew Research Center américain a mené une enquête auprès des citoyens chinois, leur demandant d'évaluer les problèmes de l’environnement en RPC. 31% des personnes questionnées ont alors jugé la situation en Chine de « préoccupante ». L’année dernière, la même enquête a conclu qu’ils étaient déjà 47% à se préoccuper de la pollution atmosphérique. Les citoyens étrangers qui travaillent et vivent à Pékin sont également inquiets pour leur santé suite aux problèmes de l’écologie, ce qui a une influence directe sur l'attractivité du pays aux yeux des entreprises internationales. Selon la Chambre de commerce américaine à Pékin, en 2014, 45% des 365 entreprises étrangères en activité dans le Nord de la Chine, ont reconnu que la pollution des grandes villes de la RPC décourage les employés étrangers à venir s’installer en Chine. /N

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