Le dernier avertissement de Merkel à Cameron: vers le point de non-retour ?

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Un spectre hante l’Europe : celui de la scission. Le duel à distance entre le Premier ministre britannique et la chancelière allemande gagne en ampleur.

Réagissant au mécontentement de David Cameron face à la politique migratoire de l’UE, Angela Merkel s’est lancée dans une diatribe qui pourrait se résumer en une seule phrase : « Si cela vous déplaît, bon vent ! » Cela a donné matière aux analystes à parler d’une grave crise du projet européen.

Les menaces de Merkel ne doivent pas être prises trop au sérieux. La direction de l’UE considère les déclarations de Cameron comme un élément d’une sorte de marchandage, estime Mikhaïl Neïjmakov, expert à l’Institut de la mondialisation et des mouvements sociaux.

« Berlin perçoit sans doute ces déclarations de Cameron et de son entourage comme une tentative pour faire chanter l’Union européenne en l’intimidant par le départ éventuel du Royaume-Uni. Et il donne à entendre qu’il ne cédera pas à ce genre de chantage. »

Le duel entre Angela Merkel, partisane influente de l’intégration européenne, et David Cameron, le principal eurosceptique, a commencé il y a longtemps. L’actuel Premier ministre britannique a occupé ce poste en 2010, notamment grâce à la critique de la politique des travaillistes qui ont transféré à Bruxelles beaucoup trop de droits souverains de Londres. Or, tout au long de son mandat Cameron a essayé de marchander avec l’Union européenne et avec Merkel en personne en les faisant chanter avec la sortie éventuelle du Royaume-Uni de l’UE, rappelle de son côté Fiodor Bassov, expert à l’Institut des relations internationales de l’Académie russe des sciences.

« Merkel ne cessait de trouver des compromis car personne ne veut que l’Union européenne perde le Royaume-Uni. Ainsi, les milieux d’affaires britanniques sont opposés à la sortie. Selon les résultats de sondages d’opinion, quatre entrepreneurs sur cinq sont hostiles au départ du Royaume-Uni, l’Europe continentale totalisant environ 50 % de l’import-export britannique. Les déclarations de Merkel ne sont quant à elles qu’une constatation des faits. La libre circulation de la main-d’œuvre constitue vraiment l’un des principes fondamentaux de l’Union européenne, et si un pays ne respecte pas ce principe, il n’est pas fondé à rester au sein de l’UE. »

Quant à l’immigration qui est aujourd’hui le principal sujet de discussion pour la classe politique européenne, Londres a été désignée en octobre 2014 comme la ville la plus attractive pour les immigrés en quête d’un emploi. Selon des sondages, la capitale britannique devance substantiellement New York, Paris, Sydney et Madrid : 16 % des personnes interrogées veulent partir pour Londres. Cependant, pour une raison ou pour une autre cela ne réjouit pas les Britanniques : 44 % d’entre eux rêvent d’émigrer. En outre, la plupart des personnes sondées sont prêtes à voter pour la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Au cours d’un référendum éventuel à ce sujet, 47 % voteraient pour et seulement 37 % contre. /N

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