Le président tchèque cherche-t-il à imiter Poutine ?

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Le président de Russie Vladimir Poutine est en tête de la liste annuelle des personnalités influentes du monde d’après la version de Forbes. La revue notifie un fait irréfutable. Ainsi, le leader russe a influé sans doute sur le président tchèque Milos Zeman. Zeman s’est permis récemment, à l’instar de Poutine, un « Hovory z Lan » des gros mots concernant le groupe russe tristement célèbre Pussy Riot, tout à fait oublié aujourd’hui en Tchéquie.

Cela a eu l’effet d’une bombe. Selon les médias tchèques, « le leader n’a pas le droit d’employer un lexique non normatif », « il marche sous la houlette du Kremlin » … Les partisans des mesures radicales ont diffusé, avec un large relai de la presse, une pétition sur Internet pour la démission de Milos Zeman, et tout un chacun peut la signer.

Le slaviste Vadim Troukhatchev, professeur de l’Université d’Etat humanitaire de Russie, a supposé dans une interview accordée à La Voix de la Russie des origines sournoises de la campagne anti-Zeman :

Vadim Troukhatchev : « Il ne faut pas oublier que le président de Tchéquie a employé le long de sa biographie politique un lexique non normatif. Les expressions de Zeman sont parfois couvertes par un bip sonore à la radio et à la télévision tchèque. A mon avis, il est peu correct de le comparer dans cet ordre d’idée à Vladimir Poutine. Notre président ne se permet pas de jurons en s’entretenant avec les journalistes. Il emploie des expressions imagées, familières ce qui lui assure des sympathies supplémentaires des Russes. Quant à Milos Zeman, s’il essaie d’imiter Poutine, il n’y réussit pas. »

La Voix de la Russie : Ne perdra-t-il pas ainsi la popularité parmi les électeurs ?

Vadim Troukhatchev : « Il ne faut pas oublier que Zeman a des acquis concrets. En tant que chef du gouvernement, il a conduit honorablement la Tchéquie à travers la crise de 1998 et son mérite est apprécié à sa Patrie. La Tchéquie a été affectée moins que les autres pays européens. Je pense que les électeurs apprécient dans la plupart des cas le président d’après les fruits de ses activités plutôt que d’après ses épates.

Les thèses du président tchèque concernant la Russie et l’Ukraine ne s’inscrivent pas dans la stratégie de l’UE, dans les déclarations d’Angela Merkel ni de ses partenaires d’outre-Océan. Zeman a qualifié le transfert de la Crimée à l’Ukraine par Khrouchtchev de « décision absurde », les sanctions à l’égard de la Russie de « mesures inefficaces et inutiles », ayant dit qu’il ne considérait pas les actes de la Russie dans l’Est de l’Ukraine comme une intervention, etc. et ainsi de suite. Un tel leader irrite éminemment l’Occident et les médias tchèques appartiennent, à peu d’exceptions près, aux Allemands et aux Américains. » /N

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