Négociations entre Téhéran et les « Six » : les nouveaux enjeux

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Les négociations sur le programme nucléaire iranien entrent dans une phase critique. Comme le représentant officiel du Ministère des Affaires étrangères russe Alexandre Loukachevitch l’a communiqué, après la rencontre de vendredi à Vienne, les directeurs politiques des six médiateurs internationaux poursuivront les discussions à Oman.

Le 9 novembre, Mme Catherine Ashton qui a quitté le poste de chef de la diplomatie européenne mais qui continuera à prendre part aux négociations avec les Iraniens au titre de représentante de l'Union européenne, commencera une série de rencontres. Le 11 novembre, à Mascate, aura lieu un nouveau round de négociations des Six avec l'Iran.

D'après les résultats de ces rencontres, on pourra juger ce que seront les résultats du round final qui s'ouvrira le 18 novembre à Vienne. Le vice-ministre russe des affaires étrangères Sergei Ryabkov, qui participe aussi aux discussions à Vienne et Mascate, trouve que « les chances de régler les principaux problèmes augmentent ».

Cependant, à la veille des rencontres clés, les politiques de Téhéran ont rendu publique une série d'idées. Le vice-ministre iranien des affaires étrangères Majid Takht-Ravanchi trouve que l'Occident doit prendre « une décision difficile », comme la levée éventuelle de toutes les sanctions occidentales avant le 24 novembre. L'idée des États-Unis de leur affaiblissement graduel est inacceptable, a-t-il dit. Le chef de la commission sur la sécurité nationale et la politique étrangère du parlement Alaeddin Boroujerdi s'est prononcé avec une déclaration semblable: « sans la levée immédiate des sanctions, il n'y aura pas d’accord ».

En avançant des exigences maximales, Téhéran prépare simultanément le terrain pour un plan B, le passage à des positions plus modérées. Le chercheur principal du Centre de la sécurité internationale de l’institut IMEMO de l'Académie des Sciences de Russie Piotr Topytchkanov en est persuadé :

« Le compromis peut être atteint non sous ces conditions, mais sous la condition de la levée graduelle des sanctions. C'est-à-dire que l'Iran a préparé une position sur laquelle il peut reculer, et, probablement, à la fin de novembre, on réussira à se mettre d'accord sur la prolongation de l'accord avec les « Six » sur la levée graduelle des sanctions. »

On peut juger de la position vers laquelle Téhéran est prêt à « reculer » d’après la déclaration du chef du Ministère des Affaires étrangères de l'Iran Mohammad Javad Zarif. Ce dernier a fait remarquer récemment que l'Iran était prêt à signer l'accord définitif sur son programme nucléaire avec les « Six » si les médiateurs internationaux reconnaissaient officiellement le droit de l'Iran à l’énergie nucléaire employée dans des buts civils.

Bien sûr, la délégation iranienne cherchera sûrement à adoucir les sanctions. Cependant, comme le remarque Piotr Topytchkanov, les chances d'affaiblissement des restrictions avant la date-limite en novembre sont extrêmement faibles.

« Je pense que personne ne fera de concessions aux Iraniens avant qu'ils ne prennent de nouveaux engagements ou ne signent l’option suivante de l'accord. L'affaiblissement des sanctions est possible quand les Iraniens auront apposé leur signature et accepteront la limitation ultérieure du programme nucléaire ainsi que la création d’un régime plus transparent autour de ce programme. »

Sur cette toile de fond, des messages sur le geste conciliant de Washington sont arrivés. Auparavant, les Américains insistaient sur le fait que la période de la levée de toutes les sanctions devait prendre plusieurs années. Maintenant, écrit le journal Iran Daily, l'administration des États-Unis a une nouvelle idée : la possibilité de la suspension rapide d’une partie de sanctions avec la perspective ultérieure de leur levée définitive.

Selon les Américains, Téhéran devrait prendre également en compte la lutte commune avec les États-Unis contre les terroristes de « l'État Islamique ». D’après le journal The Wall Street Journal, en octobre, Obama a envoyé à ce sujet un message secret au leader spirituel de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei. Ce sujet, sûrement, sera évoqué aussi à Mascate. Il est déjà évident que les négociations autour du programme nucléaire iranien entrent maintenant dans une nouvelle phase – comme celles autour de la future configuration des relations américano-iraniennes. /N

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