L’idée vient du président de la RPC Xi Jinping. Il a reconnu le premier jour de la rencontre « sans cravates » qu’il faudrait déployer des efforts énormes pour mettre cette initiative en œuvre. Mais les avantages qui y sont associés se feront sentir au niveau de chaque économie et du commerce régional dans son ensemble. L’initiative chinoise sera fixée dans un document à part du sommet. Le président Poutine l’a soutenue à la toute première réunion de travail :
« J’apprécie beaucoup la feuille de route préparée par la présidence chinoise et destinée à faire avancer la zone de libre échange dans la région d’Asie et du Pacifique. Les mesures qui y sont fixées aideront à harmoniser les initiatives d’intégration dans le cadre de l’APEC, d’autant plus qu’il y existe déjà un grand nombre d’accords de commerce qui se distinguent à la fois par le degré d’intégration et le nombre de participants. Cela crée, certes, un danger en puissance de division de cette région en associations concurrentes. »
L’idée de Xi Jinping et la mise en garde de Poutine sont, on s’en doute bien, un défi lancé aux États-Unis qui essaient de créer un Partenariat commercial transpacifique comprenant 12 pays, exception faite de la Russie et de la Chine.
Ce n’est pas un hasard si les journalistes chinois ont voulu savoir à la veille du sommet ce que le président russe pensait du projet américain. Vladimir Poutine a répondu que l’absence dans ce projet de la Russie et de la Chine remettait en cause l’efficacité de la coopération commerciale et économique régionale. Il a qualifié le partenariat de nouvelle tentative des États-Unis de façonner l’architecture de coopération économique uniquement dans leur intérêt.
Les États-Unis ont initié les négociations avec les candidats au Partenariat en marge du sommet. Les efforts déployés par les États-Unis dans le dos de Pékin ont visiblement déplu à la Chine d’autant plus qu’à la différence des autres leaders, le président Obama et le Premier ministre australien Tony Abbot, entièrement acquis au projet américain, ont brillé par leur absence à la rencontre des dirigeants de l’APEC avec les membres du Conseil consultatif des affaires. C’est précisément lors de cette rencontre que Xi Jinping a expliqué le sens de l’initiative chinoise sur la création de la zone de libre-échange.
Les observateurs ont également remarqué dans ce contexte que le thème de l’intervention du président russe le deuxième jour du sommet était en phase avec l’initiative chinoise. Il s’agit notamment de la nécessité de respecter les principes d’ouverture et de transparence et de tenir au maximum compte des normes et des règles de l’OMC lors des négociations sur la création de nouvelles zones de libre-échange. /N