Syrie: les USA ont intérêt au maintien d'Assad (expert)

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Washington pense qu'il est impossible de vaincre les extrémistes de l'Etat islamiste (EI) sans renverser le gouvernement de Bachar al-Assad en Syrie. L'expert Ali Gajizade, au contraire, estime que si les USA agissaient en conséquence, ils se retrouveraient avec un autre Afghanistan en Syrie.

Washington pense qu'il est impossible de vaincre les extrémistes de l'Etat islamiste (EI) sans renverser le gouvernement de Bachar al-Assad en Syrie. L'expert Ali Gajizade, au contraire, estime que si les USA agissaient en conséquence, ils se retrouveraient avec un autre Afghanistan en Syrie.

Le président américain Barack Obama a ordonné de revoir la stratégie de lutte contre l'EI. Jusqu'ici, les USA comptaient éliminer les islamistes en Irak, puis en Syrie sans que le président syrien quitte son poste. Mais aujourd'hui Washington estime qu'Assad doit être écarté du pouvoir pour vaincre les islamistes, rapporte la chaîne CNN, se référant à une source au département d'Etat.

"Aux yeux des USA Bachar al-Assad est une figure odieuse mais mieux vaut un Assad odieux que les islamistes imprévisibles de l'EI. Et aujourd'hui, alors que s'est formé un certain vide du pouvoir autoritaire, la solution optimale pour les USA consiste à maintenir ce vide. S'ils laissaient le régime d'Assad se faire renverser complètement, ils se retrouveraient avec un autre Afghanistan", a déclaré à la radio Sputnik Ali Gajizade, rédacteur du site d'information Gulustan.info.

En commentant l'union de l’État islamique avec Al-Qaïda, l'expert a noté que cette démarche était logique, étant donné que les deux organisations avaient les mêmes intérêts – nuire aux USA. Le pacte entre l'EI et Al-Qaïda a été rapporté par Associated Press, se référant à une source anonyme chez les rebelles syriens.

"Ces dernières années, Al-Qaïda est passé au deuxième plan, cédant la place à l'EI. Bien évidemment, les deux s'efforcent dans la mesure du possible de nuire aux USA et à leurs alliés, par conséquent cette démarche paraît tout à fait logique", a déclaré Ali Gajizade.

Mais selon lui, une question se pose: pourquoi les rebelles, qui étaient au courant des négociations, n'en ont pas informé les USA?

"La réunion des chefs des deux organisations s'est déroulée sur le territoire syrien et a duré trois heures. On se demande pourquoi, si les rebelles le savaient, ils n'en ont pas informé les USA et ces derniers n'ont pas attaqué pour éliminer à la fois les dirigeants de l'EI et d'Al-Qaïda", souligne Ali Gajizade.

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