Proche-Orient: menace de guerre après l'attentat de Jérusalem

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La fragile trêve israélo-palestinienne pourrait dégénérer en guerre après un violent attentat perpétré hier dans la partie ouest de Jérusalem, écrit mercredi le quotidien Novye Izvestia.

La fragile trêve israélo-palestinienne pourrait dégénérer en guerre après un violent attentat perpétré hier dans la partie ouest de Jérusalem, écrit mercredi le quotidien Novye Izvestia.

Cette attaque contre une synagogue a fait au moins six morts, dont les deux terroristes. Cet attentat pourrait entraîner une opération israélienne sur le sol palestinien, plus précisément dans la bande de Gaza où des affrontements armés ont déjà éclaté cette année entre le 7 juillet et le 26 août.

Le lieu et la date de l'attentat n'ont pas été choisis au hasard par les terroristes. Ils voulaient provoquer le maximum d'émotions: la colère et l'indignation au sein de la société israélienne d'une part; l'approbation et le soutien de leurs sympathisants de l'autre. La synagogue du quartier ultra-orthodoxe Har Nof a été attaquée à 7 heures du matin, à l'heure des prières chaharit, quand de nombreux croyants - notamment des enfants - se trouvent dans la synagogue et ses environs.

Deux hommes armés d'un pistolet, d'une hache et d'un couteau se sont d'abord jetés sur la foule rassemblée devant la synagogue avant de pénétrer à l'intérieur. Les assaillants ont blessé au moins onze personnes dont quatre sont décédées, avant que la police et la sécurité ouvrent le feu.

Après de tels attentats retentissants, les organisations palestiniennes se bousculent généralement pour les revendiquer. Mais pas cette fois – les premiers responsables présumés de l'attaque ont été désignés en Israël. Quelques heures après l'attentat, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que cet acte était un "résultat direct de l'activité menée par le Hamas et Abou Mazen".

Abou Mazen est le pseudonyme du dirigeant de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, largement utilisé à l'époque où son mouvement, le Fatah, menait une lutte armée contre Israël.

Le FPLF, le Front populaire de libération de la Palestine (plus précisément sa branche armée Les Brigades d'Abou Ali Moustapha), a revendiqué l'attentat contre la synagogue. Bien des indices laissent à penser que c'est effectivement le cas. L'un des terroristes a été identifié comme Oudaï Abou Jamal, probablement un proche de Jamal Abou Jamal, membre du FPLP, condamné à 20 ans de prison pour terrorisme et libéré l'an dernier dans le cadre d'un échange. Il a été à nouveau appréhendé il y a deux semaines.

Cependant, les informations rapportant que les terroristes ont crié "Allah akbar!" remettent sérieusement en question l'implication du FPLP dans cet attentat. En effet, cette organisation n'est pas islamiste et affiche une idéologie de gauche. Elle compte même de nombreux Palestiniens chrétiens dans ses rangs.

Après le FPLP, le Hamas a également exprimé son approbation de l'attentat. Les deux organisations expliquent l'attaque contre la synagogue comme la vengeance de la mort du chauffeur Hassan Youssef Ramoni, dont le corps a été retrouvé lundi. La police affirme qu'il s'est suicidé alors que les proches du défunt estiment qu'il s'agit d'un crime ethnique commis par des juifs.

Irina Zviaguelskaïa, experte au Centre d'études arabes à l'Institut d'études orientales affilié à l'Académie des sciences de Russie, n'exclut pas que l'attentat contre la synagogue soit suivi par une opération militaire israélienne, mais pas de la même envergure que l'été dernier.

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