La Chine en tête du classement mondial des superordinateurs

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Les États-Unis ne sont pas parvenus à récupérer leur place incontestée de leader mondial dans le domaine de fabrication des systèmes informatiques à haute performance.

C’est l’ordinateur Tianhe-2, élaboré par l’Institut chinois des sciences et des technologies de défense, qui se retrouve pour la quatrième fois d’affilée à la tête du classement mondial des superordinateurs. Selon l’organisation TOP500, Titan, l’ordinateur américain le plus rapide, conçu par le laboratoire national d’Oak Ridge du Département américain d’Energie, se trouve à la deuxième place du classement.

L’ordinateur géant « made in China » réalise des calculs presque deux fois plus vite que son concurrent américain. Sa performance équivaut à la productivité de 42.300 ordinateurs personnels avec le nouveau processeur Intel Core i7. Cela fait quatre ans que son concurrent américain n’arrive pas à prendre sa revanche, même si la puissance de Tianhe-2 est restée la même pendant tout ce temps. L’expert dans le domaine de la concurrence, le professeur de l’Université économique d’Etat de l’Oural EvgueniIuochtchuk est convaincu que la place de leader de la Chine dans ce domaine résulte d’une politique gouvernementale ambitieuse et déterminée.

« Pour atteindre de tels résultats dans l’informatique, il faut concentrer en un seul endroit beaucoup d’experts de haut niveau, avoir un bon financement et une bonne base industrielle », explique-t-il. « En 25 ans la Chine a avancé vers cet objectif, en développant notamment sa production électronique. Ce n’est pas étonnant que la RPC ait accueilli sur son territoire des usines de production d’appareils électroniques des grandes sociétés informatiques comme Apple. En produisant les appareils de ces marques, la Chine a emprunté également de nouvelles technologies. D’où ce résultat. Ensuite tout ce que la Chine a pu élaborer a été transmis vers le domaine militaire. Ce superordinateur est le résultat de cette politique. Et la Chine est en train de devenir leader dans d’autres domaines également. Par exemple dans l’économie. Cette percée dans le secteur des superordinateurs illustre la même tendance. C’est une percée sur plusieurs fronts, et non pas sur un seul ».

Avant la publication du classement TOP500, le Département américain de l’Energie a déclaré le lancement de son programme Coral avec 325 millions de dollars d’investissements. Ce programme a pour objectif de créer deux superordinateurs dont la vitesse de calculs pourrait être 3 à 5 fois supérieure à celle de Tianhe-2.

L’auteur du classement, le professeur Jack Dongarra de l’Université de Tennessee estime que les Etats-Unis ne dépasseront pas la Chine avant 2018. Même son de cloche chez Alexandre Vlassov, le directeur de développement commercial de la société médiatique Grotesk, et également directeur du programme du Forum « Technologie de la sécurité ».

« Il n'y a rien de surprenant à ce que le superordinateur le plus puissant du monde soit désormais chinois », estime Vlassov. « Il ne faut pas oublier que la Chine est l’atelier mondial de la fabrication informatique pour tous les grands fabricants. Et en une dizaine d’années, ce pays a acquis des compétences en la matière. Il s’agit d’un développement logique de l’industrie informatique en Chine. Ce superordinateur montre le niveau de développement technologique du pays. Nous voyons ainsi comment la RPC est passée du copiage à la conception de ses propres systèmes de très haute technologie et la manière dont elle renforce sa place de leader dans ce secteur ».

En attendant, les Etats-Unis gardent leur place de leader pour la fabrication totale des superordinateurs. Mais le nombre de systèmes informatiques superpuissants fabriqués aux Etats-Unis continue de baisser dans le TOP500. Il y a un an, ils étaient 265 à faire partie du classement, soit plus de la moitié. Dans le dernier classement, ils n’étaient plus que 231. À ce rythme, les États-Unis s’approcheront du minimum historique dès l’année prochaine.

Malgré les résultats impressionnants de Tianhe-2, le nombre total de superordinateurs chinois continue également de baisser. Ainsi, 15 systèmes ont disparu de la nouvelle version du classement, et seuls 61 sont restés. Le déclin s’amorce également dans le reste de l’Asie. Le nombre total de systèmes informatiques à haute performance y a chuté de 12 en six mois. Actuellement, 120 systèmes informatiques puissants sont actifs dans la région.

La Russie compte 9 superordinateurs sur la liste. Le principal d’entre eux, conçu par le Centre de recherche informatique de l'Université d'Etat de Moscou, est apparu pour la première fois au TOP500 en juin de cette année. Actuellement, il occupe la 22e place. /N

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