Dernière ligne droite des négociations sur le nucléaire iranien

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Le tour final des négociations sur le nucléaire iranien se poursuit à Vienne.

Les six médiateurs internationaux (Russie, Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine et Allemagne) et l'Iran tentent de mettre au point un accord général avant la date butoir du 24 novembre. Il doit y être question des garanties relatives au caractère pacifique du programme nucléaire iranien en échange de la levée graduelle des sanctions. La plupart des experts sont sceptiques envers l'issue des négociations à Vienne. Bien qu'ils admettent que certains progrès soient possibles.

Lors de sa rencontre avec les journalistes le vice-ministre des Affaires étrangères de Russie Sergueï Riabkov a exprimé l'opinion que les négociateurs se trouvaient à un pas, voire à un demi-pas, de l'accord. Il a cependant souligné que tout dépendait des décisions politiques adoptées dans les capitales des participants aux négociations.

Certaines raisons autorisent un optimisme prudent. L'agence Associated Press rapporte que des concessions réciproques importantes ont été faites par les Etats-Unis et l'Iran avant l'ouverture des négociations de Vienne. Elles concernent le point technique principal, à savoir le nombre de centrifugeuses d'enrichissement de l'uranium que les Iraniens pourront garder. Associated Press a annoncé que les Etats-Unis auraient accepté 4 500 centrifugeuses au lieu des 1 500 qu'ils avaient exigés auparavant. Les Iraniens consentent à en garder 8 000 et non un total de 9 500 actuellement en place.

Si un compromis intervient sur ce point, il y aura un mouvement sur d'autres contentieux actuellement au point mort. Il s'agit essentiellement du site de Fordo avec ses milliers de centrifugeuses. D'autres différends sont liés au refus des Etats-Unis de présenter un plan net de levée des sanctions.

Plusieurs scénarios sont possibles dans cette situation. Selon le directeur du Centre d'études socio-politiques Vladimir Evseev, « deux solutions sont possibles. D'abord, la signature d'un document qui sera baptisé Accord général, mais qui ne sera pas du tout général : il ne fera que constater des progrès réalisés. Ensuite, les négociations en cours seront prolongées, disons pour un an. En tout état de cause le processus de négociations sera prolongé, bien que des pauses soient possibles. D'autant plus que les Etats-Unis et l'Iran témoignent d’un intérêt réciproque pour la coopération. Notamment dans le domaine de la lutte contre l'Etat islamique en Irak. Il y a, en plus, l'Afghanistan et d'autres problèmes où les deux parties pourraient coopérer ».

Les observateurs convergent dans leurs prévisions : il n'est pas exclu que les parties parviennent à adopter un accord de base avant le 24 novembre. Plus tard, les détails seront précisés sans hâte. Ou bien un accord de base ne sera pas approuvé et les discussions seront de nouveau prolongées, comme cela a eu lieu il y a quatre mois.

L'Occident évoque cependant une troisième possibilité, la plus pessimiste : à Vienne les parties ne parviendront à aucun accord, même à celui sur la prorogation des pourparlers. Mais cette version serait indésirable aussi bien pour Téhéran que pour la Maison Blanche. Le président des Etats-Unis dont la cote de popularité est médiocre dans son pays, devrait expliquer cet échec. Il pourrait l'expliquer par la pression de la part d'Israël ou par l'activité des républicains au sein du Congrès qui exigent de durcir la politique à l'égard de l'Iran.

Vladimir Evseev estime peu probable la version pessimiste. Les négociations seront évidemment prolongées même si un accord n'intervient pas avant le 24 novembre. Il va de soi que Barack Obama trouvera des coupables s'il y a des perturbations ou des interruptions. Mais ce ne sera pas Israël et le Congrès.

« Pour Obama il vaut mieux rejeter la responsabilité sur les Iraniens plutôt que sur le Congrès pour éviter une confrontation supplémentaire avec ce dernier. Il est également peu probable qu'il pointe du doigt Israël. Je pense que les divergences entre Benjamin Netanyahu et Barack Obama n'ont pas de causes profondes et qu'Israël et les Etats-Unis restent des alliés ».

Pour Téhéran et Washington les reproches réciproques tapageurs sont chose courante. Jusqu'à présent elles n'étaient pas un obstacle aux négociations. Leur rupture totale est peu probable. Car aussi bien Téhéran que l'Occident ont intérêt à coopérer. /N

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