Des chasseurs chinois de corail japonais

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La sérénité des îles nippones d’Ogasawara situées à près de 2.000 kilomètres au Sud de Tokyo a été troublée.

Les pêcheurs locaux aperçoivent depuis le printemps des goélettes chinoises dans les eaux riveraines. Ce sont des braconniers chinois qui arrachent impitoyablement les coraux précieux du fond de l’océan.

D’après les sources nippones, jusqu’à 145 bateaux chinois procédant, comme on le suppose, à l’extraction illégale de coraux, ont été vus la semaine dernière dans les eaux territoriales du Japon.

Les opinions des experts japonais divergent. Ainsi, le professeur de l’Université Tokai Yamada Yoshihiko révèle une menace pour le Japon en tant que puissance maritime et met en doute le fait de braconnage. Le professeur n’exclut pas que les autorités chinoises encouragent les pêcheurs pour savoir comment le Japon réagirait à l’apparition des centaines de bateaux de pêche près de ses îles.

L’océanologue Nozomu Iwasaki, professeur de l’Institut Risso, est d’un autre avis. Selon lui, les pêcheurs chinois sont contraints d’extraire le corail loin du littoral de leur pays pour deux raisons. Premièrement, parce que cette chasse est interdite dans les eaux chinoises et deuxièmement, à cause des prix très élevés, surtout du corail rouge. Cela rend l’extraction à proximité des îles Ogasawara tout particulièrement rentable.

Le professeur de l’Institut de biologie marine de la Section d’Extrême-Orient de l’Académie des sciences de Russie Youri Latypov a fait part de son opinion au correspondant de la radio Sputnik :

« Près de 80% des récifs de corail sont détruits en Chine. Qui plus est, l’extraction y est interdite. C’est pour ça que les Chinois les extraient près des îles japonaises, du Vietnam, de l’Indonésie. Or, je pense que les Chinois se proposent maintenant de restaurer leurs récifs. Il est possible qu’ils apportent des branches de corail pour les cultiver chez eux. Je ne sais pas à quelle profondeur ils les extraient. Par exemple, les colonies de coraux rouges dont la vente assure les recettes en devises se trouvent à une profondeur de 40 mètres. Les Japonais ont plus d’une fois demandé aux autorités chinoises d’intervenir en vue de prévenir la chasse illégale. Cependant, personne ne saura arrêter les braconniers et cela ne concerne pas seulement les Chinois. S’ils détachaient doucement les branches, il n’y aurait pas eu de préjudice sérieux et les colonies auraient pu se relever pendant une année et demie. Or, ils arrachent les coraux par dragues en accrochant tout ce qui se trouve dans le fond, c’est-à-dire en détruisant le milieu naturel d’habitation du corail ».

L’invasion des chasseurs chinois de corail sème la panique : ils détruisent l’écologie de la région entière. Plusieurs espèces de poissons et d’autres êtres maritimes ne peuvent habiter que dans les broussailles de corail. Si elles sont détruites, il n’y aura plus de pêche de fruits de mer aux îles Ogasawara, sans parler du préjudice écologique. Ce site classé a été porté en 2011sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. /N

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