Ce n’est pas le pipeline qui compte mais le gaz

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La Pologne, la Slovaquie et la Hongrie veulent créer avant 2020 un réseau commun de transport de gaz, ce qui leur permettra d’acheminer du gaz dans la direction méridionale. L’Union européenne ne cache pas que ce réseau doit aider l’Europe centrale et orientale à en finir avec sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et à faciliter les livraisons de gaz en flux inversé à l’Ukraine. Cependant, le problème réside pour l’UE dans le fait qu’il faudra de toute façon remplir le pipeline régional « antirusse » de gaz en provenance de Russie, rappelle Piotr Iskenderov, commentateur à La Voix de la Russie.

Tout est clair avec la Hongrie : 75 % du gaz naturel consommé dans ce pays (tout comme 80 % du pétrole) sont d’origine russe, et le groupe russe Gazprom est prêt à continuer d’assurer, voire d’accroître, ses livraisons de gaz à la Hongrie dans le cadre d’ententes bilatérales entre Moscou et Budapest. Car la réalisation du projet de construction du gazoduc South Stream se poursuit et après la mise en service de ce pipeline le gaz russe pourra arriver directement dans le nord, l’ouest, le centre et le sud de l’Europe, a souligné pour sa part le directeur général du Fonds russe de la sécurité énergétique nationale, Konstantin Simonov.

"L ’Ukraine sera en fin de compte totalement exclue du système de transit de gaz russe. Un gazoduc déjà construit et mis en service, Nord Stream, nous a permis d’accroître nos livraisons à l’Europe de l’Ouest en contournant l’Ukraine. Il est maintenant question d’écarter l’Ukraine du transit de gaz russe vers les pays situés à l’est et au sud de l’Union européenne."

La Slovaquie tâche elle aussi de raisonner en termes de diversification. Un communiqué de l’opérateur du réseau national de transport de gaz, la société Eustream, évoque la volonté de « réécrire l’histoire gazière européenne compte tenu des leçons de la crise russo-ukrainienne de janvier 2009 » et de « revoir les directions des flux gaziers ». La société estime que le futur pipeline pourra être rempli de gaz russe mais aussi norvégien ou autre.

Cependant, la dynamique du marché gazier européen témoigne qu’il ne faut pas compter sur le gaz norvégien ni sur le gaz en provenance d’autres pays d’Europe centrale et orientale. Tous les principaux fournisseurs de gaz ont réduit en 2013 leurs livraisons à l’Europe : le Qatar de 20,7 %, le Nigeria de 38 %, l’Algérie de 19 %, le Royaume-Uni de plus de 6 % et la Norvège susmentionnée d’environ 5 % . Gazprom a été le seul à enregistrer une augmentation des livraisons à l’Europe de 16,3 %.

Telle est la réponse à la question de savoir quel gaz remplira de préférence le futur pipeline polono-slovaco-hongrois. Car il est notoire que ce n’est pas le pipeline qui compte mais le gaz. T

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