La Palestine a besoin d’un Poutine

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La guerre israélo-palestinienne dure depuis 1948 jusqu’à nos jours, les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie et de BDS dénoncent l’occupation coloniale et ses avatars. Massacres, arrestations, provocations se produisent au mépris du droit à l’autodétermination.

Pour soutenir ce peuple qui connaît une négation d’identité, les Nations Unies ont organisé la Journée internationale de solidarité avec la Palestine. Cette journée s’inscrit dans le sillage des luttes pour le droit des populations à disposer d’elles-mêmes. Notre interlocuteur Jean-Pierre Robert qui gère le site « Palestine Solidarité » développe le sujet.

La Voix de la Russie.La Journée internationale de solidarité avec la Palestine est célébrée le 24 novembre. Est-ce que vous pourriez en parler plus en détail ?

Jean-Pierre Robert. La Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien est célébrée tous les ans par l’ONU aux alentours du 29 novembre. Car c’est le 29 novembre 1947 que l’Assemblée générale a adopté la Résolution 181 plus connue sous le nom de Plan de partage. Elle prévoyait la création en Palestine d’un Etat juif et d’un Etat arabe, Jérusalem étant placé sous un régime international spécial. Jusqu’à présent, des deux Etats qui devaient être créés en application de cette résolution, seul celui d’Israël a vu le jour. Cette journée est l’occasion d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le fait que la question de la Palestine n’est toujours pas réglée. Mais, comme on n’attend pas la Toussaint pour penser à nos morts, on n’attend pas l’ONU pour penser à la Palestine.

LVdlR. Qu’est-ce que vous pourriez dire sur la situation actuelle ?

Jean-Pierre Robert. Actuellement, la situation est catastrophique en Palestine et particulièrement à Gaza qui est une prison à ciel ouvert et qui ne se remet pas de massacres sionistes de juillet et août 2014. Un jeune est encore décédé mardi des suites de ses blessures. Tous les jours, des Palestiniens sont arrêtés, emprisonnés. Des femmes et des enfants sont en détentions administratives. Des maisons sont détruites. La veille du dernier massacre dans une synagogue de Jérusalem un chauffeur de bus a été pendu dans son véhicule. Mais personne ne dit rien parce que c’est un Palestinien. Je suis régulièrement en contact avec Yann Medouk qui est un jeune Gazaoui, ils souffrent de tout mais ils s’organisent, ils résistent, ils savent le faire depuis plus de 60 ans. Et ils nous donnent une belle leçon.

LVdlR. Quel côté est en train de l’emporter dans ce conflit ?

Jean-Pierre Robert. Les sionistes continuent de coloniser, mais la résistance palestinienne n’a pas baissé les bras. Comme un cancer, le sionisme se répand en Palestine et contre une telle maladie, il faut se battre et utiliser les remèdes appropriés que les différentes fractions palestiniennes ne manqueront pas de trouver. Tant qu’il restera un Palestinien, le sionisme n’aura pas gagné.

LVdlR. Quels sont les enjeux de la reconnaissance de l’Etat palestinien ?

Jean-Pierre Robert. La reconnaissance de la Palestine est un geste fort, mais il faut qu’elle soit accompagnée de mesures contre le pays-colonisateur qui refuse la paix depuis de nombreuses années. Puis, il faut savoir de quel Etat on parle, car il ne reste que quelques pans de terre entourés de colonies. La colonisation de la Palestine est la source de tous les maux des Palestiniens et il faut en imposer l’arrêt et le retour des frontières de 1967. Pour stopper la violence, il n’y a pas d’autre solution que le respect du droit.

LVdlR. Quel avenir voyez-vous pour le peuple palestinien ?

Jean-Pierre Robert. L’avenir du peuple palestinien dépend surtout du comportement de la communauté internationale qui ne cesse de donner carte blanche à l’entité sioniste. Il dépend également de l’action des citoyens, par exemple, la campagne BDS [Boycott Désinvestissement Sanctions] qui porte ses fruits. L’unité des Palestiniens est importante aussi. Elle a besoin d’un chef qui manque depuis le décès d’Arafat. La Palestine a besoin d’un homme fort, par exemple, d’un Marouane Barghoutiou d’un Vladimir Poutine.

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Commentaire. La Palestine devrait être reconstruite à partir du zéro. L’Etat palestinien s’appuierait sur un modèle palestinien unique. L’histoire de l’Iran compte plus d’un millier d’ans, c’est le premier grand empire né il y a plus de 2.500 ans. Ses institutions sont parmi les plus anciennes au Proche Orient. La Turquie, première métropole du monde arabe, le contrôlait pendant 500 ans. Ce pays a conquis et uni les territoires arabes après l’écroulement du khalifat. La Turquie avait son propre système administratif et militaire, différent de celui d’Iran, mais elle en avait un. Tandis que la Palestine n’a jamais constitué un Etat, sauf celui qui a été créé par les Juifs dans l’Antiquité et au XXième siècle. Ainsi, l’étatisme palestinien serait un expériment du mouvement révolutionnaire. Voilà pourquoi la Palestine devra choisir sa propre voie. Voilà pourquoi elle a besoin d’un leader fort.

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