Israël, "Etat-nation du peuple juif"?

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Un nouveau projet de loi affirme qu'Israël est l'État-nation juif, et que les Juifs sont l'unique peuple ayant droit à l'autodétermination nationale en son sein.

Le gouvernement israélien a adopté dimanche dernier un projet de loi fondamental sur la nature juive de l’État, risquant de faire éclater la coalition au pouvoir et de renforcer la tension dans le milieu arabe.

Le document qui sera soumis au parlement affirme le statut d'Israël comme État-nation juif, et celui des Juifs comme unique peuple ayant droit à l'autodétermination nationale en son sein. "L'État d’Israël est la nation du peuple juif. Il offre des droits individuels équitables à chacun de ses citoyens, et nous insistons sur ce point. Mais le peuple juif a des droits nationaux: un drapeau, un hymne, le droit d’immigrer dans ce pays, et d’autres symboles nationaux. Tout cela est offert uniquement à notre peuple dans un seul et unique État", a déclaré le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Les Arabes constituent un cinquième de la population de 8 millions d'habitants d'Israël. Ils disposent de droits civiques équitables avec la majorité juive, y compris électoraux, mais se plaignent souvent d'une discrimination de facto. S'associant aux Palestiniens, nombre d'entre eux luttent pour l’amélioration de leur propre statut au sein de la société israélienne, mais défendent aussi les droits de leurs compatriotes qui vivent sur les territoires occupés. Des millions de Palestiniens éparpillés à travers le monde, qui ont fui les territoires occupés aujourd'hui par Israël, revendiquent leurs terres.

Dans certaines versions du projet de loi qui seront présentées au parlement et utilisées pour constituer un texte, le principe d'État-nation implique, selon certains médias, l'abrogation du statut national de la langue arabe. Un autre passage discutable concerne l'institutionnalisation du droit religieux juif, de la tradition juive en tant que "source d'inspiration" pour l'établissement des normes contemporaines.

Tous les ministres centristes, y compris du parti Yesh Atid, se sont opposés à cette initiative approuvée grâce à la domination de la droite au gouvernement. Disposant de la plus grand fraction à la Knesset, ce parti est capable, théoriquement, de faire effondrer la coalition au pouvoir et de provoquer des législatives anticipées. "Au lieu d'unir les gens, cette loi les divise, et tout cela pour obtenir des voix aux primaires du Likoud (parti de Netanyahu). Nous soutenons l'idée de la loi, mais pas sous cette forme et pas à cette époque", a écrit sur Facebook le leader de Yesh Atid, le ministre des Finances Yaïr Lapid. La première lecture du document est prévue mercredi.

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